Une délégation française au Maroc pour tenter d’aplanir la crise et rétablir la coopération judiciaire entre Paris et Rabat
Après le déplacement à Rabat du Secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères, Pierre Sellal, Atlasinfo.fr a appris qu’une nouvelle délégation française se trouve actuellement au Maroc pour tenter de désamorcer la crise entre Paris et Rabat et rétablir la coopération judiciaire entre les deux pays, suspendue par le royaume en février dernier.
Paris a récemment déclaré qu’il y a « un travail en cours » pour aplanir la brouille. « Nous y travaillons très activement », a affirmé le porte-parole du Quai d’Orsay, M. Romain Nadal , lors d’un point de presse.
Le 26 février dernier, le Maroc avait annoncé la suspension de l’exécution de toutes les conventions de coopération judiciaire avec la France afin de "remédier aux dysfonctionnements qui les entachent".
Le 2 mars dernier, le chef de la diplomatie français avait reconnu des "dysfonctionnements" après l’envoi de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre une « convocation » au patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi, après des plaintes pour de prétendues allégations de torture.
« Il y a eu des dysfonctionnements dans la façon dont les choses ont été ordonnancées. Il aurait fallu prévenir les intéressés et les choses auraient dû se faire d’une manière plus diplomatique".
Le ministre marocain de l’Intérieur, "agissant au nom de l’Etat marocain", a par ailleurs mandaté, le 25 mars, des avocats pour "déclencher des poursuites judiciaires en France à l’encontre des auteurs de plaintes, mettant en cause de hauts responsables marocains pour des allégations de torture qu’ils savaient inexactes".
La crise franco-marocaine s’est également aggravée avec la publication par le journal Le Monde de propos outranciers attribués par l’acteur espagnol Javier Bardem, un inconditionnel des séparatistes du Polisario, à l’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud.