Exclusif-Ramid dans la tourmente: une source à la CNSS affirme à Atlasinfo que le ministre n’a jamais déclaré son employée

Le ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme n’aurait jamais déclaré l’une de ses employées à la Sécurité Sociale. C’est ce qu’assure une source à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale à Atlasinfo.fr.

Jamila Bachar était une fidèle parmi les fidèles au sein du cabinet d’avocat d’El Mostapha Ramid. Pendant 24 ans, cette secrétaire modèle s’est employée à servir l’étude située à Casablanca du ministre d’état chargé des Droits de l’Homme et ancien ministre de la Justice.

Il ne fait aucun doute que feue Jamila Bachar, d’un tempérament discret et à la santé fragile, n’aurait jamais pensé que son décès susciterait autant de remous au point de provoquer ce qui pourrait s’apparenter à un scandale d’Etat,tant les réactions dans les réseaux sociaux génèrent de l’émotion, de la colère et de l’incompréhension.

Tout commence avec un enregistrement diffusé par un avocat qui rapporte que Jamila Bachar n’aurait jamais était enregistrée à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale par son employeur.

Cet enregistrement, largement partagé sur le réseau social WhatsApp, va mettre le feu aux poudres et enflammer la toile.

Comment un ministre du gouvernement du Maroc, chargé des Droits de l’Homme, ancien ministre de la justice pourrait-il priver de son droit le plus élémentaire l’une de ses collaboratrices dans son cabinet d’étude et cela pendant 24 ans ?

Comment un ministre issu de la formation politique dominante du gouvernement de Saad Eddine El Otmani qui porte le nom de “Parti de la Justice et du Développement (PJD) ”peut- t-il enfreindre la loi d’une telle manière, s’interrogent les internautes.

Comment une formation qui a basé toute sa plateforme politique sur la probité, l’intégrité, le respect de la loi et la reddition des comptes peut-elle ne pas réagir à un tel comportement s’il est avéré ?

D’autres s’étonnent de cette information et remettent en question sa véracité mais demandent à El Mostapha Ramid de s’expliquer, à l’image de Leila Younssi dans une « Lettre ouverte à qui de droit » publiée hier sur le blog de Mediapart. Elle exige du ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme de publier « une copie de la carte d’adhésion de feue Jamila Bachar à la CNSS » sur sa page Facebook, ou, conclut-elle,« la DÉMISSION ».

Le fait est que El Mostapha Ramid ne serait pas en mesure de produire une telle pièce car il n’y a pas d’adhésion de Jamila Bachar à la CNSS.

En effet, une source auprès de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, confirme à Atlasinfo.fr que Jamila Bachar n’a jamais été inscrite à la CNSS.

Habitué à répondre par voie de presse ou sur sa page Facebook aux attaques dont il a pu faire l’objet par le passé, le responsable gouvernemental n’a toujours pas réagi à cette affaire jetant ainsi le discrédit sur le gouvernement et le Parti de la Justice et du Développement.

Cependant, des publications dont certaines ont la réputation d’être proches d’El Mostapha Ramid laissent entendre que le ministre ne souhaite pas répondre à ce qu’il qualifierait de « campagne mensongère ».

Ces mêmes publications avancent que le ministre aurait pris en charge les frais d’inhumation de Jamila Bachar et que comme les autres employés de son cabinet, elle aurait bénéficié d’une gratification pour avoir accès à un logement social.

La famille de la défunte par la voix de Nacer Bachar, son frère, a réagi en diffusant un communiqué audio troublant publié sur YouTube, témoignant des qualités d’El Mostapha Ramid et menaçant de poursuites l’auteur du message audio qui a déclenché la polémique.

Mais à aucun moment il n’est fait mention de l’existence ou pas d’une couverture sociale de la défunte, pourtant objet de cette même polémique.

S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un ministre contacté par Atlasinfo.fr, s’indigne : « Si les faits reprochés au ministre Ramid sont avérés, c’est tout simplement scandaleux. Nous ne pouvons pas, d’un côté, prôner la transparence, nous attaquer au secteur informel, demander aux entreprises de régulariser leur situation et de l’autre, avoir au sein même de notre équipe quelqu’un qui ne respecte pas les règles ».

En attendant le ministre d’Etat, El Mostapha Ramid reste muré dans le silence, Atlasinfo.fr a tenté de le joindre pour recueillir sa réaction mais sans succès.

 

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