Radio Orient : “notre proximité avec le Royaume ne s’est à aucun moment démentie”

Dans un communiqué rendu public ce lundi en fin d’après-midi, Radio Orient répondait à la polémique suscitée par son traitement éditorial de la situation à El Guerguerat dans l’une de ses éditions en langue française, diffusée vendredi 20 novembre 2020.

Dans ce communiqué, la radio parle de « sud marocain », de « position politique qu’elle n’a pas » sur la question du Sahara, d’une « édition isolée de son contexte et de la ligne éditoriale claire de Radio Orient » ou encore de « sa proximité avec le Royaume (qui) ne s’est jamais démentie ».

Si ces éléments sont à même de clarifier la position du média, et c’est plutôt une chose appréciable, le communiqué n’explique pas comment une dépêche de l’Agence France Presse, émise à partir d’Alger et contenant de fausses informations et des déclarations émanant de la « république » autoproclamée de Tindouf, a pu constituer la seule source d’information de la rédaction de Radio Orient.

Que dit la dépêche de l’AFP ?

Publiée le 19 novembre 2020 depuis Alger et titrée “Sahara occidental: Polisario affirme avoir mené de nouvelles +attaques+”, la dépêche rend compte des affirmations du “ministère sahraoui de la Défense”. Celui-ci aurait fait état “d’attaques massives”, de “pilonnages”, ajoutant que “ces attaques ont causé d’importants dégâts matériels au Maroc”.  L’AFP poursuit en écrivant que “ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées de sources indépendantes”.

L’état des lieux ainsi rapporté par l’agence de presse, qui reconnait être dans l’incapacité de vérifier une information aussi stratégique, ne laisse que peu de doute sur le professionnalisme du bureau d’Alger de l’agence publique française de presse, sachant qu’il aurait pu vérifier cette information au moins auprès du bureau de l’AFP à Rabat.

S’il l’avait fait, il aurait eu la confirmation qu »‘aucun accrochage, comme celui décrit par la dépêche de l’AFP, n’a eu lieu. La situation est des plus normales ». C’est ce que déclare ce soir une source autorisée interrogée par Atlasinfo.fr.

Traitement de Radio Orient

Le média installé à Clichy et qui émet en langue arabe et française, essentiellement en direction des communautés immigrées, a repris cette information dans son journal de la mi-journée vendredi 20 novembre. Uniquement basé sur la dépêche de l’AFP, le traitement éditorial s’est donc fait l’écho des affirmations du Polisario, reprenant pratiquement mot pour mot la dépêche. Le journaliste de Radio Orient parle de “ministère sahraoui de la Défense” à au moins deux reprises lui attribuant une existence qu’il n’a pas.

“Dans le même temps”, enchaîne le journaliste, “Rabat a annoncé hier que la Jordanie va ouvrir un consulat à Laâyoune”. Là dessus, Radio Orient conclut sur la position du Polisario concernant les ouvertures de représentations diplomatiques dans le sud du Maroc parlant de “violation du droit international et une attaque au statut juridique du Sahara occidental”.

Aucune vérification ou réaction du Maroc

Voilà donc deux informations pour lesquelles Radio Orient n’a relayé que la position du Polisario: la première sur la situation à El Guerguerat, la seconde sur le renforcement de la présence diplomatique d’Etats africains et arabes à Laâyoune et Dakhla. Un traitement éditorial partial puisqu’il ne fait pas état de réactions ou de positions marocaines.

Sur la situation à El Guerguerat, aucune tentative de vérification de l’information n’a été entreprise par la rédaction de Radio Orient, dirigée par Loïc Barrière. Ce sont là deux manquements professionnels qu’aurait pu reconnaître dans son communiqué Radio Orient. Elle en serait ressortie grandie plutôt que d’adopter une posture victimaire en parlant d’”attaque inusitée”.

Radio Orient sur la défensive

Le fait que des confrères marocains s’étonnent du traitement éditorial de Radio Orient, qui avait habitué ses auditeurs à plus de professionnalisme, ne relève pas de l’attaque. Il s’agit tout simplement de pointer des lacunes et pourquoi pas d’en débattre. Radio Orient ne peut réduire au mot “attaque” les réactions de médias marocains tout comme elle ne peut raisonnablement les ignorer.

Dans le même registre, le communiqué de l’association “Dynamic Maroc”, qui a déploré le traitement éditorial de Radio Orient, ne saurait faire l’objet de menaces de poursuites judiciaires. Auquel cas, la radio se trouverait dans l’obligation de poursuivre toutes les autres organisations à l’instar de “Marocains de France”. Plusieurs ont déjà commencé à se manifester par réseaux sociaux interposés.

 

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