Macron circonspect sur le vaccin d’AstraZeneca avant l’avis de l’EMA

Emmanuel Macron a fait part de ses doutes vendredi sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca pour les plus âgés, s’appuyant sur les réticences des experts allemands, quelques heures avant l’approbation du vaccin par l’Agence européenne du médicament (EMA).

« Nous avons très peu d’informations sur ce vaccin, on attend de voir les résultats de l’EMA. Aujourd’hui on pense qu’il est quasi-inefficace pour les plus de 65 ans », a déclaré le président français lors d’une rencontre avec la presse étrangère, selon des propos confirmés à l’AFP par l’Elysée.

« Ce que je peux vous dire officiellement, c’est que les premiers retours que nous avons ne sont pas aujourd’hui encourageants pour les plus de 60-65 ans sur AstraZeneca. Donc, pour ma part, j’attends d’une part l’avis de l’EMA et, d’autre part, ensuite, l’expression de la Haute Autorité de santé (française, NDLR) parce qu’eux ont les chiffres ».

« Moi, je n’ai aucune donnée et je n’ai pas d’équipe de scientifiques qui regarde ces chiffres-là en propre », a-t-il cependant reconnu.

Quelques heures après cette interview, l’Agence européenne des médicaments a approuvé l’utilisation dans l’Union européenne du vaccin d’AstraZeneca contre le Covid-19 pour les plus de 18 ans, sans limite d’âge.

Mais l’autorité vaccinale allemande a réitéré dans la foulée sa recommandation de ne pas autoriser le vaccin AstraZeneca pour les personnes âgées de 65 ans et plus, prenant le contrepied du régulateur européen.

L’autorisation du vaccin en France doit encore recevoir l’aval de la Haute Autorité de santé, dont l’avis est attendu en début de semaine prochaine. En Allemagne, il est probable que le ministère de la Santé suive la recommandation de ses experts pour sa décision d’autoriser le vaccin, attendue également en début de semaine prochaine.

Emmanuel Macron a par ailleurs critiqué la stratégie vaccinale britannique de différer les deuxièmes injections, dans des propos rapportés par le site Politico et confirmés par l’Elysée à l’AFP.

« L’objectif, ce n’est pas d’avoir le plus possible de premières injections », car « quand vous avez toutes les agences sanitaires et l’industriel qui vous disent, pour que ça marche, il faut deux injections avec un maximum de 28 jours entre les deux, ce qui est le cas du Pfizer-BioNTech, et que vous avez des pays qui ont une stratégie vaccinale qui ne consiste à faire qu’une injection, je ne suis pas sûr que ce soit totalement sérieux. »

« Les scientifiques vous disent qu’on accélère les mutants quand on ne fait qu’une injection parce que les gens sont moins bien couverts et donc le virus s’adapte ». « On ment aux gens en disant +Vous êtes vacciné+. Vous avez une première injection d’un vaccin qui en comporte deux », a-t-il ajouté.

Il a enfin estimé « formidable » et inattendu que « ceux des vaccins qui marcheraient le mieux, le plus vite, étaient les plus compliqués », comme si « la Twingo ou la Kangoo met plus de temps à être produite que la Tesla qu’on n’avait jamais produite ».

 

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