France: alerte sur la toxicité de certains compléments alimentaires

L’Agence française de la sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) a alerté, mardi, sur la toxicité de certains compléments alimentaires, soulignant qu’ils peuvent être à l’origine d’effets indésirables graves même s’ils sont souvent perçus comme naturels et sans danger.

Présents en force dans les pharmacies, les publicités ou sur internet, les compléments alimentaires sont à la frontière entre alimentation et médicament. Vitamines B, C, D ou oligo-éléments.. près d’un Français sur quatre en consomme, d’après l’Anses.

Il existe de nombreux compléments alimentaires, à base de plantes, de vitamines et minéraux, ou d’autres concentrés de substances à but nutritionnel et physiologique (mélatonine, glucosamine…).  Ils sont commercialisés sous forme de doses telles que les gélules, pastilles, comprimés, pilules, gommes (ou « gummies »), sachets de poudre ou encore en préparations liquides (ampoules, flacons munis de compte-gouttes).

Selon l’Anses, ces compléments sont présentés comme des produits qui contribuent à améliorer les apports nutritionnels des consommateurs, et les aident à mincir, affronter l’hiver, mieux digérer, avoir de beaux cheveux, réduire les désagréments de la grossesse ou de la ménopause, etc.

« Ces produits contiennent des nutriments (vitamines, minéraux…) ou d’autres substances telles que des extraits de plantes. Même d’origine naturelle, ces ingrédients peuvent présenter une toxicité pour la santé surtout lorsqu’ils sont en forte concentration dans les produits », prévient la responsable de la nutrivigilance à l’Anses, Fanny Huret.

L’Anses est très attentive « aux interactions médicamenteuses, qui peuvent augmenter les effets indésirables d’un traitement en cours ou entraîner une perte d’efficacité de ce traitement », a-t-elle précisé, ajoutant que « depuis plusieurs années, nous observons par ailleurs de nombreux cas d’adultération par des substances actives non autorisées dans les compléments alimentaires (médicaments, stéroïdes anabolisants…) ».

L’Agence a souligné par ailleurs le flou autour de la définition même du complément alimentaire, dont la frontière avec le médicament n’est pas explicitée, parlant « d’une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique ».

Si la consommation est de plus en plus importante, les autorités sanitaires alertent sur « un risque de dépassement des limites de sécurité » particulièrement « lorsque des aliments enrichis entrent dans le régime alimentaire quotidien ».

Pour limiter les risques induits par la consommation de ces compléments, l’Agence recommande de « demander conseil à un professionnel de santé, éviter les prises prolongées, répétées ou multiples, respecter les conditions d’emploi, être vigilant quant aux produits présentés comme miraculeux, et privilégier les produits vendus dans les circuits les mieux contrôlés ».

En général et en l’absence de pathologie, « la couverture des besoins nutritionnels est possible par une alimentation variée et équilibrée dans le cadre d’une vie quotidienne physiquement active », rappelle l’Anses, notant que « la consommation de compléments alimentaires n’est alors pas nécessaire ».

En 2023, le marché des compléments alimentaires pesait pour 2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France contre 1,3 milliard d’euros dix ans plus tôt.

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