Changement climatique: « l’accès à l’eau devient un sujet régalien » (ministre française)
En raison du changement climatique, « l’accès à l’eau devient un sujet régalien », a estimé la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
D’après elle, 60% des nappes affichent un niveau supérieur aux normales mensuelles mais des régions comme le Massif central ou le Massif armoricain « sont en tension ».
« On est rentré dans des cycles de +pas assez d’eau+ l’été et de +trop d’eau+ l’hiver qui ne permettent plus de recharger notre système », a-t-elle déclaré au journal « La Tribune Dimanche ».
Plus largement, l’accès à l’eau devient un sujet régalien: c’est une bataille silencieuse qui dessine de nouvelles lignes de fracture et nous oblige à agir pour défendre notre souveraineté, a ajouté la ministre.
D’où la nécessité de préserver l’eau potable. « Je publierai vendredi ma feuille de route pour améliorer la qualité de notre eau potable. Mon objectif est de protéger les captages les plus sensibles », a-t-elle annoncé au journal.
La ministre française prévoit dans un premier temps de délimiter précisément et par arrêté les captages menacés et les parcelles sensibles puis de définir les actions susceptibles d’avoir le plus d’impact (assainissement, dépollution, réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires…).
« Aujourd’hui, sur 33.000 points de captage, seuls 1.500 ont été sécurisés. Je veux changer d’échelle et en sécuriser au moins 3.000 de plus », a ajouté la ministre.
Interrogée sur d’éventuelles contraintes qui viendraient à peser sur les agriculteurs, elle a souligné que « les actions seront volontaires au départ. Mais lorsque le risque de ne plus pouvoir utiliser l’eau commence à se matérialiser, les préfets seront obligés d’imposer des mesures obligatoires ».
Selon un rapport publié, jeudi, Météo France alerte qu’une sécheresse comme celle de 2022 en France deviendra « fréquente en été et en automne ». Elle pourrait même s’étaler sur « une ou plusieurs années consécutives », note le rapport, rappelant que « le nombre de vagues de chaleur est multiplié par 7 à 12 par rapport au climat des années 1990 ».
Pour Météo France cela fait peser des risques importants sur « la ressource en eau potable, la production industrielle et agricole et les milieux naturels ».
L’évaporation augmente de près de 20 % et le pays perd, en cumul de précipitations, l’équivalent d’un à deux mois de pluie.