La flûtiste syrienne Naïssam Jalal au Festival de Fès avec son spectacle envoûtant « Rituels de Guérison »
La flûtiste, compositrice et chanteuse syrienne Naïssam Jalal a offert, dimanche, un moment d’exception lors de la 27ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde.
Dans le cadre enchanteur des jardins historiques de Jnan Sbil, son spectacle « Rituels de Guérison » a envoûté le public par ses mélodies et ses rythmes hypnotiques. Véritable exploration sonore des traditions millénaires destinées à apaiser le corps et l’esprit, cette performance a transcendé les frontières musicales.
La présentation musicale s’est révélé être bien plus qu’un simple concert, mais un voyage sensoriel. Chuchotée, la musique se présentait comme un rituel ancestral, puisant son inspiration dans les traditions et les usages millénaires destinés à accompagner la vie et à apaiser les maux.
Le travail de Naïssam Jalal puise dans un riche éventail de traditions musicales spirituelles et de guérison. « Ces Rituels de guérison que j’ai composés, je me suis inspirée de plein de choses, notamment de la musique Gnawa, une musique de guérison qui m’a beaucoup marqué lors de mes séjours à Essaouira », a-t-elle expliqué.
Son travail a également été nourri par d’autres rituels de transe et de guérison, tels que le Zâr égyptien ou les musiques spirituelles hindoustanies et mandingues d’Afrique de l’Ouest. Naïssam Jalal a été particulièrement inspirée par le « tajouid », ces mélodies et silences sacrés entre les versets coraniques.
Pour Naïssam Jalal, le silence entre les phrases du Coran est une source de méditation et de spiritualité. « Quand le sheikh (lecteur) est bon, on peut entendre résonner le divin dans le silence », a-t-elle affirmé. Ce dialogue entre le son et le silence, entre la musique et la spiritualité, se retrouve au cœur de sa composition.
La flûtiste a également insisté sur l’importance de la spiritualité dans sa musique et a déploré une vision restreinte du divin dans le monde arabe.
« Je pense qu’aujourd’hui que dans le monde arabe, on a de plus en plus tendance à avoir une vision très restreinte de ce qu’est le divin. Et pour moi, le divin, c’est beau et on ne devrait pas refuser la beauté puisqu’elle fait partie de la religion », a-t-elle affirmé.
Sa présence au Festival des Musiques Sacrées de Fès est, pour elle, une occasion de partager cette vision et de célébrer la beauté et la spiritualité à travers sa musique.
Sur scène, Naïssam Jalal, accompagnée de musiciens de talent-Clément Petit (violoncelle), Claude Tchamitchian (contrebasse) et Zaza Desiderio (batterie) – a tissé un univers sonore unique. Ses mélodies envoûtantes, son jeu de flûte et de nay virtuose, et sa voix envoûtante ont transporté le public dans un état de contemplation profonde.