Samedi, il « a insisté sur le fait que cette proposition, qui s’inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel, constitue l’unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse », selon un communiqué du ministère algérien de la Défense. La position de l’armée sur la mise en oeuvre de cet article « demeure immuable », a assuré le général Gaïd Salah, ancien soutien indéfectible du chef de l’État et dont la proposition a été largement perçue comme un lâchage du président Bouteflika.
"Ligne rouge"
Il a ensuite dénoncé la préparation d’une « campagne médiatique virulente » contre l’armée visant à faire croire, selon lui, « que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution ». Des « parties malintentionnées » préparent « un plan visant à porter atteinte à la crédibilité » de l’armée, a-t-il déclaré, assurant qu’il s’agissait là d’une « ligne rouge ». « La majorité du peuple algérien, à travers les marches pacifiques, a accueilli favorablement la proposition » de l’armée, a estimé le général.
Vendredi 29 mars, des millions d’Algériens sont descendus pour la 6e semaine consécutive dans la rue, une mobilisation qui n’a pas faibli. De nombreux observateurs l’ont perçue un rejet de la proposition de l’armée. Abdelaziz Bouteflika est toujours au pouvoir mais apparaît très isolé depuis que l’essentiel de ses fidèles s’est rallié à la proposition de l’armée. Plusieurs figures de la contestation s’opposent à la mise en oeuvre de l’article 102 qui prévoit l’organisation rapide d’une présidentielle – ce qui ne permet pas, selon eux, de garantir un scrutin libre et équitable -, et réclament un processus de transition.