La convention de Marion Maréchal à charge contre islam et « grand remplacement »

En quête d’une "alternative" à Emmanuel Macron, la réunion de la droite conservatrice et identitaire samedi autour de Marion Maréchal s’est muée en une virulente dénonciation de l’islam et d’un "grand remplacement" supposé de la population française par l’immigration.

Récemment condamné pour provocation à la haine religieuse, le polémiste Eric Zemmour a ouvert la réunion baptisée "convention de la droite" en lançant une violente charge contre l’islam et les immigrés "colonisateurs", estimant que les "problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam".

"Entre vivre (et vivre) ensemble, il faut choisir", a-t-il affirmé, citant l’écrivain Renaud Camus, partisan de la thèse complotiste et controversée d’un "grand remplacement" supposé de la population blanche et chrétienne par une population immigrée musulmane.

"Ce compte à rebours démographique, qui nous fait déjà entrevoir la possibilité de devenir minoritaire sur la terre de nos ancêtres" est le défi le "plus vital" à relever, a renchéri l’ancienne députée d’extrême droite Marion Maréchal, officiellement retraitée, à 29 ans, de la politique.

A ses partisans qui souhaiteraient qu’elle se présente à nouveau à des élections ou lance un mouvement, elle les a invités au préalable à "briser les barrières partisanes d’hier".

Mme Maréchal juge le Rassemblement national, présidé par sa tante Marine Le Pen, "pas suffisant" pour gagner et considère que l’effondrement de LR aux élections européennes (8,5 % des voix) est "une opportunité" pour "ancrer dans un avenir commun" droite et extrême droite.

"Élargir l’audience"

Dans une allusion à sa tante, que ses initiatives agacent et qui la juge "un peu jeune" pour représenter le RN en 2022, Marion Maréchal a affirmé que "nous pouvons longtemps nous écharper sur les stratégies à mener ou les clivages pertinents", mais jugé que le clivage "idéologie contre réalisme" allait "mettre tout le monde d’accord".

Marine Le Pen, qui avait recommandé à ses cadres de ne pas venir à cette "discussion" entre "cathos-conservateurs", a dit samedi à BFMTV attendre "avec impatience de voir s’il y a des éléments qui sortent de cette convention et qui permettent d’élargir électoralement l’audience de ceux qui défendent la France".

Seul l’eurodéputé RN Gilbert Collard, "électron libre" au RN, est venu à la réunion.

"Le retour en arrière ne fait pas un avenir. (…) Tout cela ne rassemble que les craintifs", a jugé l’essayiste Raphaël Enthoven, seul contradicteur à s’exprimer.

"Retournez en Algérie" lui a lancé un participant dans l’assistance, qui l’a sifflé à plusieurs reprises notamment quand il a évoqué la nécessité d’"assumer les crimes contre l’humanité" pour ne pas "donner à la francité tous les attributs du communautarisme".

A rebrousse-poil d’une réunion présentée comme un simple échange d’idées, le maire de Béziers (soutenu par le RN) Robert Ménard a invité les participants à se présenter à des élections. "Il faut arrêter de parler de la politique. Il faut que vous en fassiez".

"Trouille"

Il a fustigé le "pessimisme" d’une droite "qui a la trouille", donnant rendez-vous dans trois ans "à l’Elysée", alors qu’une même convention est envisagée l’année prochaine.

Les députés LR avaient été tous invités mais ils ont décliné. Marion Maréchal avait fait des vagues pour avoir dîné fin juin avec plusieurs élus et militants du parti, hostile aux alliances avec l’extrême droite.

Un jeune LR, Erik Tegnér, figurait cependant parmi les organisateurs du rendez-vous de samedi. Et quelque 80 autres jeunes LR avaient annoncé leur participation.

Seul parlementaire LR à venir à cette réunion, le député de l’Ain Xavier Breton a dénoncé le projet de loi sur l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA). Un élu non-inscrit de Seine-Saint-Denis Vijay Monany a lui salué l’action du groupe radical Génération Idenditaire, à Bobigny en mars, qui réclamait "de l’argent pour les Français, pas pour les étrangers".

La polémiste américaine Candace Owens, grand soutien de Donald Trump, a conclu la journée en défendant "les Français d’abord".

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