François Baroin confirme la perte de la France de son triple A

François Baroin confirme la perte de la France de son triple A
La France a perdu son "triple A", la meilleure note financière possible qui a été abaissée d’un cran,passant de AAA à à AA+, par l’agence d’évaluation Standard and Poor’s, a annoncé vendredi soir le ministre français des Finances François Baroin.

"Ce n’est pas une bonne nouvelle" mais ce n’est "pas une catastrophe", a-t-il estimé sur la chaîne de télévision France 2. "Ce ne sont pas les agences de notation qui dictent la politique de la France", a-t-il ajouté.

Selon François Baroin, le gouvernement français ne va pas présenter un troisième plan de rigueur après la perte du "triple A" décidée vendredi par l’agence Standard and Poor’s. Il n’y aura "pas de nouveau plan de rigueur car ce n’est pas une question de rigueur budgétaire", a-t-il affirmé.

L’agence de notation Standard & Poor’s a également décidé de retirer son "triple A" à la dette à long terme de l’Autriche, deuxième pays de la zone euro avec la France à perdre ainsi sa notation d’excellence.

Les quatre autres Etats de l’Union monétaire bénéficiant de cette évaluation maximale, Allemagne, Pays-Bas, Finlande et Luxembourg, ont été eux en mesure de la conserver.

Les principales réactions à la dégradation de la note:

François Bayrou, candidat centriste à l’élection présidentielle, sur iâTélé:

"C’est en réalité une double dégradation. C’est une dégradation de notre note souveraine qui va affecter la réputation de notre pays, avec des conséquences lourdes (…), et c’est en même temps une dégradation par rapport à notre principal voisin, l’Allemagne, avec qui jusqu’à maintenant nous mettions largement en scène notre égalité de statut (…), et donc notre situation en Europe va souffrir symboliquement et donc politiquement"

"La cause n’est évidemment pas seulement dans les 5 années Sarkozy, le mal vient de plus loin (…) les gouvernements successifs de gauche et de droite portent leur part de responsabilité"

"Cette dégradation-là, elle signe des années d’échec et des années de dérive"

Marine Le Pen, présidente du Front national, à Reuters:

"Nous sommes entrés dans la spirale de l’éclatement de la zone euro. Essayons de faire sortir d’un mal, un bien. Le bien, c’est l’ouverture du véritable débat de la présidentielle autour du modèle économique."

"Nicolas Sarkozy et François Hollande cherchent à tout prix à échapper à ce débat qu’ils refusent d’ouvrir depuis des semaines et des semaines. Avec la perte du triple A, les Français doivent exiger des candidats à la présidentielle précisément quel est leur projet et comment ils entendent sortir de cette spirale qui semble inéluctablement nous mettre sur le chemin de la Grèce, de l’Italie et de l’Espagne."

Jean–Luc Mélenchon, candidat du front de gauche à l’élection présidentielle, dans un communiqué :

"L’agence de notation Standard & Poor’s déclare la guerre de la finance contre la France. Il faut résister. Se coucher devant la finance aiguise son appétit. La capitulation grecque l’a prouvé. Il faut rendre les coups."

"La Banque Centrale doit annoncer immédiatement qu’elle prêtera à la France à un taux très bas. Faute de quoi il faut suspendre les versement français au budget de l’Union européenne et couvrir les prochaines tranches avec un emprunt forcé sur les banques françaises qui viennent d’être gavées par la BCE".

Le Front de gauche appelle parallèlement à un rassemblement devant les bureaux de Standard & Poor’s à Paris en fin de journée en réaction à la dégradation de la note de la France.

Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle, dans un communiqué:
"La perte du triple A doit être l’occasion d’une prise de conscience qu’un autre monde doit naÂŒtre. Nicolas Sarkozy a échoué, les cadeaux fiscaux abusifs ont creusé les déficits. L’austérité n’est pas une réponse, ni l’obsession de la croissance : l’heure est donc à porter la transition écologique de l’économie."

Dominique de Villepin, candidat à l’élection présidentielle, ancien Premier ministre, dans un communiqué:

"Oui, la France va mal. Prise dans un tourbillon infernal, elle se débat, sans le soutien du politique, lui-même divisé dans la sempiternelle guerre des partis. Oui, la France a perdu son triple A. Ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est une réalité, dont les coulisses de l’Elysée résonnaient depuis des jours (…).La chute des fétiches n’est pas la chute de la tribu. La France se relèvera de cette perte. Elle l’a toujours fait. Elle se relèvera, pour peu qu’elle ne se complaise pas dans un culte désolé, perte de temps, d’énergie et d’amour-propre".

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