Algérie: nouvelle « instance dirigeante » provisoire à la tête du FLN
Le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie, a annoncé dimanche s’être doté d’une structure dirigeante provisoire, semblant entériner le départ du secrétaire général Djamel Ould Abbes de la tête de l’ancien parti unique.
Cette démission avait été immédiatement démentie par des membres du bureau politique qui avaient simplement évoqué un repos consécutif à un malaise de M. Ould Abbes, resté silencieux depuis cette annonce.
Dimanche, le FLN a annoncé dans un communiqué la création, "conformément aux instructions" du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, président du FLN, d’une "instance dirigeante" du parti, dont Mouad Bouchareb est nommé "coordonnateur".
Le "secrétariat" de cette instance est composée de cinq des 15 membres du bureau politique sortant, auxquels s’ajoutent une députée.
Cette "instance dirigeante (…) du FLN a pour mission" de préparer un "Congrès extraordinaire à même de lui garantir un nouveau départ dans le cadre de l’unité, la cohésion et la solidarité", selon le communiqué.
"Il sera également mis en place une structure exécutive constituée de cadres du parti, dont le nombre et la composition seront définis ultérieurement", selon le texte.
Plusieurs cadres du FLN avaient argué ces derniers jours que la nomination de M. Bouchareb pour remplacer M. Ould Abbes en tant que secrétaire général était contraire aux statuts du FLN.
M. Ould Abbes, réputé proche du président Bouteflika dont il s’affichait comme un soutien inconditionnel, ne faisait pas l’unanimité au sein du FLN, traditionnellement traversé par des luttes internes. Depuis son arrivée en 2016 à la tête du parti, il avait sans cesse repoussé la convocation du comité central, censé se réunir annuellement.
A la tête depuis six mois de la campagne pour un 5e mandat du chef de l’Etat, il avait annoncé un peu vite fin octobre que M. Bouteflika serait le candidat du FLN lors de la présidentielle d’avril 2019, avant d’admettre que le président n’avait toujours pas fait part de ses intentions.
Il s’était également mis à dos une partie du parti en désavouant publiquement un membre du Comité central, Tayeb Louh, également ministre de la Justice, qui avait critiqué le Premier ministre Ahmed Ouyahia, patron du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du FLN au sein de la majorité présidentielle.