Le prince héritier saoudien « MBS » en Egypte pour des entretiens avec Sissi
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, est arrivé lundi soir au Caire, où il a été accueilli à l’aéroport par le président Abdel Fattah al-Sissi, dans le cadre de sa première tournée à l’étranger depuis l’affaire Khashoggi, a-t-on appris de source aéroportuaire.
En Egypte, ses entretiens avec le président Sissi "porteront sur le renforcement des relations bilatérales et sur des questions régionales d’intérêt commun", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la présidence égyptienne Bassam Radi.
Le prince Mohammed effectue sa première tournée à l’étranger depuis le meurtre le 2 octobre dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul du journaliste saoudien et critique du pouvoir Jamal Khashoggi.
La tournée du prince héritier est effectuée sur "instruction" de son père le roi Salmane.
Le prince héritier est accusé par la presse et des responsables turcs d’avoir commandité ce meurtre, qui a suscité un scandale international et terni l’image de l’Arabie saoudite dans le monde. Les autorités saoudiennes démentent toute implication de sa part.
Après avoir dans un premier temps nié la disparition de Khashoggi, l’Arabie saoudite a fini par reconnaître sous la pression internationale qu’il avait été tué et démembré dans son consulat à Istanbul lors d’une opération "non autorisée".
La dernière visite du prince saoudien en Egypte date de mars 2018. A cette occasion, Ryad et Le Caire ont mis en place un fonds commun d’investissement d’un total de 16 milliards de dollars.
Au pouvoir depuis 2014, le régime de M. Sissi a considérablement renforcé les liens entre Le Caire et les pays du Golfe, en particulier avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Ryad et Abou Dhabi ont soutenu financièrement Le Caire après la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi à l’été 2013.
Le prince Mohammed est attendu mardi à Tunis où des syndicats et des associations ont appelé à manifester contre sa venue. Sa visite sera la première d’un membre de la famille royale saoudienne depuis la révolution de 2011 en Tunisie, qui a chassé du pouvoir l’ex-dictateur Zine el Abidine Ben Ali, réfugié depuis en Arabie saoudite.