A Strasbourg, des députés marocains soulignent l’importance de la valorisation des cultures des diasporas dans les processus d’intégration

Des députés marocains ont mis l’accent, jeudi à Strasbourg, sur l’importance de la valorisation des cultures des diasporas et leur implication dans les politiques d’intégration dans les pays d’accueil

A l’occasion d’un débat à la plénière de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe , le vice-président de la chambre des représentants, Mohamed Yatim a souligné que tout processus démocratique doit être accompagné d’une action transversale qui englobe le culturel, l’éducationnel, la famille, les partis politiques, la société civile et les médias, estimant que le droit à la culture doit être aussi important que les droits civiques et les droits sociaux et économiques.

Si le partenariat se fonde sur un partage des valeurs essentielles en matière d’état de droit, de démocratie et de respect des droits de l’homme, il sous-entend aussi une dimension culturelle à travers le dialogue culturel, a-t-il ajouté, citant à cet égard les activités du Centre Nord Sud du Conseil de l’Europe.

Ce dialogue est de plus en plus d’actualité dans une conjoncture marquée par la peur, le manque de confiance et une xénophobie plus forte à la suite des actes terroristes perpétrés à Paris et à Bruxelles, a-t-il dit.

"Je suis aussi d’avis de prendre en compte le rôle que peuvent jouer les réseaux et associations des diasporas dans toute politique culturelle visant à lutter contre la radicalisation", a-t-il ajouté, mettant l’accent sur la dimension culturelle du processus de démocratisation du Maroc en citant le préambule de la Constitution marocaine stipulant que "le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen".

Pour sa part, le député Mokhtar Ghambou a affirmé que les réseaux culturels sont très utiles et leur valorisation encourage l’intégration. En aucun cas les réseaux de la diaspora ne minent l’intégration dans le pays d’accueil, a-t-il dit.

"Si l’on ne mène pas des politiques visant à aider les membres de ces diasporas, on ne sera pas en mesure de contrecarrer le racisme et la radicalisation", a-t-il estimé.

Le Maroc compte 5 millions de ressortissants vivant à l’étranger, a-t-il soutenu, estimant que les politiques d’intégration sont incomplètes si elles ne sont pas fondées sur une coopération étroite entre le pays d’origine et le pays de résidence.

De son côté, la députée Nezha El Ouafi a passé en revue les actions déployées par le Maroc pour la valorisation de sa diversité culturelle et linguistique et la dynamique institutionnelle et associative qui caractérise cet effort.

La députée a également mis l’accent sur l’importance de la diaspora marocaine en Europe, qui constitue une plateforme de dialogue dont il faut tirer tous les avantages.

"C’est dans cet esprit que j’appelle à la création d’un cadre institutionnel parlementaire et civil Nord/Sud contre le terrorisme et le radicalisme, pour sauver nos jeunes générations d’un cancer mortel : l’idéologie du terrorisme", a-t-elle dit.

Dans une résolution adoptée à l’issue de ce débat, l’APCE a appelé les Etats membres à faire participer davantage les associations de diasporas à l’élaboration des politiques relatives au processus d’intégration, en recommandant notamment la mise en place de plateformes nationales pour permettre aux différents ministères et institutions spécialisées de travailler de manière transversale en matière d’intégration, par un dialogue permanent avec les organisations qui relaient les opinions des différentes diasporas.

Les gouvernements devraient aussi apporter une aide financière aux associations de diasporas pour les aider à professionnaliser leurs activités et à consolider leurs réseaux, ont souligné les parlementaires.

L’Assemblée a également souhaité la mise en place d’un réseau parlementaire européen sur les politiques relatives aux diasporas et la création par celles-ci d’une plateforme européenne chargée de recueillir des données et d’évaluer les répercussions de ces communautés sur les sociétés européennes.

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