Trump reconnaît la « Chine unique » et apaise Pékin

Deux mois après un coup de fil retentissant avec Taïwan, Donald Trump a apaisé la Chine en assurant à son homologue Xi Jinping qu’il respecterait le « principe de la Chine unique » interdisant tout contact diplomatique entre des pays étrangers et le frère ennemi taïwanais.

Lors d’un entretien téléphonique, "les deux dirigeants ont discuté de nombreux sujets et le président Trump a accepté, à la demande du président Xi, de respecter le principe d’+une seule Chine+", a indiqué jeudi la Maison Blanche.

Cette conversation, la première entre les deux hommes depuis l’investiture de Donald Trump, a été "très très chaleureuse", a souligné vendredi le président américain lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe à la Maison Blanche.

"Nous sommes dans le processus de très bien nous entendre, et je pense que cela bénéficiera beaucoup au Japon", a déclaré M. Trump.

L’île de Taïwan est coupée politiquement du reste de la Chine depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Le territoire se gouverne seul mais n’est pas reconnu par l’ONU. La Chine interdit donc à tout pays avec lequel elle a des relations diplomatiques d’en avoir simultanément avec Taïwan: c’est le principe de la "Chine unique". Washington a ainsi coupé ses liens en 1979 avec Taïwan et reconnu le régime communiste de Chine continentale comme l’unique autorité légitime chinoise.

"Xi Jinping salue la réaffirmation par M. Trump de l’adhésion du gouvernement américain au principe de la Chine unique", a réagi vendredi le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. "Les deux chefs d’Etat (…) ont hâte de se rencontrer le plus tôt possible", a-t-il noté.

Dans un entretien au quotidien Wall Street Journal en janvier, Donald Trump avait indiqué être prêt à remettre en cause le principe, estimant que "tout était sur la table, y compris la Chine unique". Le principe n’est "pas négociable", avait alors rétorqué Pékin.

Après son élection, mais avant son investiture, M. Trump avait également irrité la Chine en acceptant un appel téléphonique de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen. La presse d’Etat chinoise avait alors dénoncé son "inexpérience".

La Maison Blanche avait annoncé mercredi que le chef de l’Etat américain avait envoyé à Xi Jinping, à l’occasion du Nouvel an chinois, une lettre dans laquelle il souhaitait une "relation constructive" entre les deux pays, après les accès de tension survenus depuis son élection.

(Avec AFP)

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