"Lors de son intervention télévisée d’hier (jeudi) soir, le ministre Darmanin, argentier du gouvernement, s’est copieusement appuyé sur la situation de sa mère, femme de ménage, pour justifier les bienfaits du projet gouvernemental de système à points", s’insurge la FEETS-FO dans un communiqué.
"Aujourd’hui, pour que ma mère ait une retraite à taux plein, pour qu’elle puisse vivre dignement, il faut qu’elle travaille jusqu’à 67 ans", avait déclaré M. Darmanin sur le plateau de France 2. "Avec la réforme que l’on propose, elle partira à taux plein à 64 ans."
La fédération, qui regroupe les syndicats FO des salariés du ménage, "tient à rétablir quelques vérités pour le secteur du nettoyage", rappelant que, "pour un demi-million de salariés du nettoyage, dont 80 % sont des femmes, le salaire moyen mensuel est de 600 euros".
"Comment oser dire qu’en dehors de toute solidarité, par le simple fait d’accumuler des points en ayant un salaire de 600 euros, il serait possible d’acquérir une retraite de 1.000 euros ?", interroge le syndicat qui dénonce un "mensonge" voire une "arnaque".
Les salariées du nettoyage, majoritairement des femmes non qualifiées, sont pour beaucoup à temps partiel et ne bénéficieront donc pas forcément de la revalorisation envisagée à 1.000 euros du minimum de retraite pour une carrière complète.
Le rapport du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye qui doit servir de base à la réforme prévoit des mesures comme la revalorisation à 1.000 euros du minimum de retraite pour une carrière complète et une possible réduction à 64 ans (au lieu de 67 aujourd’hui) de l’âge d’annulation de la décote en cas de durée de cotisation insuffisante qui bénéficierait à 20 % de femmes.