Le projet de rapport des experts climat de l’ONU, obtenu par l’AFP fin août et qui peut encore être modifié avant sa publication le 25 septembre, égrène une longue liste d’impacts dévastateurs, à commencer par la montée des eaux.
– La mer se réchauffe –
EPONGE: les océans ont absorbé un quart des gaz à effet de serre émis par l’Homme et 93% de la chaleur issue du changement climatique. Résultat, les mers de la planète bleue sont devenues plus chaudes, plus acides et moins salées.
CANICULES MARINES: la fréquence, l’intensité et l’étendue des vagues de chaleur marines, comme celles qui ont dévasté la Grande barrière de corail, ont augmenté.
EL NINO: les phénomènes El Niño extrêmes — qui encouragent feux de forêts, cyclones et épidémies– devraient être deux fois plus fréquents sans baisse des émissions de CO2.
ALIMENTATION: les réserves alimentaires présentes dans les eaux tropicales peu profondes pourraient diminuer de 40%. Les espèces marines, du plancton aux poissons et aux mammifères, se sont déjà déplacées de plusieurs centaines de kilomètres depuis les années 1950, avec un impact majeur sur les écosystèmes et la pêche.
– La mer monte –
NIVEAU DE LA MER: Comparé avec la période 1980-2000, le niveau des océans devrait augmenter de 43 centimètres environ d’ici 2100 dans un monde à +2°C, mais de 84 cm dans un monde à +3°C ou + 4°C, réchauffement vers lequel nous conduisent les tendances actuelles.
Au 22e siècle, le rythme d’élévation du niveau des mers pourraient être 100 fois plus rapide, de 3,6 millimètres par an aujourd’hui, à "plusieurs centimètres".
ADAPTATION: sans travaux majeurs de protection, le coût annuel des inondations liées aux ondes de tempête (hausse temporaire du niveau de la mer liée au vent) pourrait être multiplié par 100 à 1000 d’ici 2100.
Face à la montée des océans, les régions côtières qui en ont les moyens pourront construire des digues, les plus pauvres sont condamnés à déplacer leur population. Même dans un monde à +2°C, les eaux pourraient submerger des territoires où vivent 280 millions de personnes.
ZONES HUMIDES: 20% à 90% des zones humides devraient être perdues d’ici 2100, en raison de l’élévation prévue du niveau des mers.
– La mer meurt –
OXYGÈNE: la concentration d’oxygène dans les milieux marins a baissé de 2% en 60 ans, et devrait perdre 3 ou 4% supplémentaires si on ne réduit pas les émissions de CO2.
ZONES MORTES: le réchauffement de l’eau et la pollution côtière sont déjà responsables de l’expansion des "zones mortes", où le trop faible taux d’oxygène empêche la vie marine.
CORAUX: les récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent pour se nourrir et protéger les côtes, vont diminuer de 90% même avec un réchauffement de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Et ils risquent de ne pas survivre du tout à +2°C°C. Le monde a déjà gagné 1°C.
– La glace fond –
CALOTTES GLACIAIRES: les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans.
GLACIERS: les glaciers, dont dépendent plus de deux milliards de personnes pour l’eau douce, rétrécissent aussi. Ceux de basse altitude, dans les Alpes, le Caucase et la Scandinavie pourraient perdre 80% de leur volume d’ici 2100.
NEIGE: les montagnes devraient perdre une part importante de leur couverture neigeuse, avec des impacts importants sur l’agriculture, le tourisme et l’approvisionnement en énergie.
– Le permafrost aussi –
PERMAFROST: un tiers, voire jusqu’à 99% du permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, pourrait fondre d’ici 2100 si le réchauffement climatique continue au rythme actuel, relâchant encore plus de gaz à effet de serre.
MÉTAUX LOURDS: le niveau de mercure et de substances toxiques dans l’eau potable devrait augmenter avec la fonte des glaciers et du permafrost. Ce dernier contiendrait près de 800.000 tonnes de mercure.