Trump fait amende honorable après avoir relayé des vidéos islamophobes

Donald Trump s’est excusé d’avoir retweeté des vidéos islamophobes relayées par un groupe d’extrême droite britannique, un rare acte de contrition au moment où le président américain et la Première ministre britannique Theresa May essaient d’afficher une entente retrouvée.

"Si vous me dites que ce sont des gens horribles, des gens racistes, je m’excuserai certainement si vous souhaitez que je le fasse", a déclaré Donald Trump dans une interview à ITV dont un extrait a été diffusé vendredi, en faisant référence au mouvement extrémiste Britain First.

Ses retweets de trois vidéos islamophobes publiées par la vice-présidente de ce petit parti avaient suscité l’indignation au Royaume-Uni.

La Première ministre Theresa May était même montée au créneau pour dénoncer "une erreur" du président américain, une remontrance immédiatement suivie d’une réplique acerbe de M. Trump, qui lui enjoignait de se focaliser plutôt sur "le terrorisme radical destructeur à l’intérieur du Royaume-Uni".

M. Trump a opéré un revirement total dans son interview réalisée en marge du Forum économique mondial de Davos, et qui sera diffusée en intégralité dimanche soir, en présentant de rares excuses publiques.

A la question de savoir si Mme May les acceptait, son porte-parole s’est contenté de répondre qu’elle avait "clairement fait savoir sa position à l’époque" et que "les mots du président parlent d’eux mêmes".

Les déclarations de Donald Trump interviennent alors que les deux pays tentent de remettre sur les rails leur "relation spéciale", mise à mal par une série d’accrocs depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire américain.

Jeudi à Davos, Theresa May et Donald Trump se sont ainsi efforcés de solder leur brouille lors d’un entretien bilatéral, à l’issue duquel Downing Street a confirmé que Donald Trump se rendrait au Royaume-Uni au cours de l’année 2018.

"J’ai une très bonne relation avec votre Première ministre (…) Je pense qu’elle fait un très bon boulot", a assuré l’hôte de la Maison Blanche sur ITV. "Nous avons en fait une très bonne relation bien que de nombreuses personnes pensent le contraire".

Le 12 janvier, Donald Trump avait annulé une visite à Londres destinée à inaugurer la nouvelle ambassade des États-Unis, dont il a critiqué l’emplacement. Mais les analystes y ont vu une manière d’éviter un déplacement lors duquel il risquait d’être accueilli par des manifestations hostiles.

A ITV, il a dit ne pas s’en soucier. "Je pense que beaucoup de gens dans votre pays aiment ce que je défends".

Mais alors que Theresa May avait invité Donald Trump pour une visite d’État, laquelle implique de nombreux honneurs, dont celui d’être reçu par la reine Elizabeth II, la Maison Blanche a affirmé que les deux dirigeants avaient discuté jeudi d’une "visite de travail à Londres dans les prochains mois".

Donald Trump a assuré n’avoir voulu causer "aucune difficulté" au Royaume-Uni. "Le vrai moi est quelqu’un (…) qui aime le Royaume-Uni. J’aime l’Ecosse", une région dont sa mère est originaire et où il possède deux golfs, a-t-il déclaré.

A l’intervieweur qui lui a fait remarquer que ces retweets ont causé "une grande anxiété et colère" au Royaume-Uni "parce que Britain First est une bande de racistes, fascistes", Donald Trump a répondu: "Bien sûr, je l’ignorais".

"Je ne savais rien d’eux, je ne sais rien d’eux aujourd’hui à part ce que j’en ai un peu lu", a-t-il poursuivi, assurant que le fait d’avoir relayé ces vidéos n’impliquait pas son soutien à Britain First.

"J’ai retweeté (ces vidéos). Quand vous faites ces retweets, ils peuvent causer des problèmes parce que vous ne savez jamais qui le fait pour commencer", a ajouté le président américain, connu pour son usage frénétique de Twitter.

"Je ne veux pas être impliqué avec des gens comme ça", a-t-il poursuivi, ajoutant: "Je suis la personne la moins raciste que l’on puisse rencontrer".

M. Trump a dit avoir relayé les vidéos en raison de son opposition au terrorisme islamiste, bien qu’elles soient publiées depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux et que leurs origines restent floues. (afp)

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