S’exprimant lors d’une conférence tenue au siège du ministère ivoirien des Finances, M. Eyraud a souligné que près des deux tiers des pays concernés de cette région devraient s’attendre à une croissance en hausse, dont le Niger, qui devrait enregistrer cette année la croissance la plus importante en Afrique subsaharienne.
L’institution internationale prévoit que son Produit Intérieur Brut (PIB) réel pourrait atteindre 10,4% au terme de l’année 2024, ce qui s’explique notamment par ses revenus de l’exploitation de pétrole.
Évoquant par ailleurs la décision du Niger, du Mali et du Burkina Faso, membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), de se retirer de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), M. Eyraud, dont les propos ont été relayés par des médias, a estimé que l’impact était pour l’instant « limité ».
« Les pays de l’AES ont décidé de quitter la CEDEAO, mais pas l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Leur départ de la CEDEAO soulève les questions de l’incertitude et de la perception des investisseurs qui peuvent avoir du mal à faire la distinction entre la zone commerciale d’échanges qu’est la CEDEAO et la zone de monnaie unique qu’est l’UEMOA. Il y aura une perturbation des échanges et des perturbations moins importantes sur les flux des individus », a-t-il fait noter.
Soulignant que le FMI était pour l’intégration, il a relevé qu’après dix ans d’augmentation continue, la dette de l’Afrique subsaharienne s’était stabilisée à 60% du PIB et devrait suivre une tendance baissière, grâce à la reprise économique mondiale constatée et les sérieuses politiques d’ajustements budgétaires menées par les pays de la région.
M. Eyraud a indiqué que ces politiques avaient, entre autres, permis de ramener le taux médian de l’inflation de presque 10% en novembre 2022 à environ 6% en février 2024 dans la zone.
Le responsable du FMI a, d’autre part, affirmé que la Côte d’Ivoire avait un potentiel de croissance élevé dans la région. « De 6,2% l’année dernière, le PIB réel de la Côte d’Ivoire devrait s’établir à 6,5% cette année, tiré par son agriculture et les revenus des trois cycles d’exploitation du champ gazier et pétrolier Baleine », a-t-il précisé.
« Toutefois, il faut que la Côte d’Ivoire améliore sa résilience, en se dotant d’outils et de politiques de résilience climatique. La dette ivoirienne, représentant 57% de son PIB à fin 2023, est à risque modéré et la Côte d’Ivoire a émis, en janvier dernier, deux Eurobonds, d’une valeur de 2,6 milliards de dollars américains, pour équilibrer ses ratios de liquidité et de solvabilité. Son ratio d’endettement devrait descendre pour représenter 53% de son PIB, d’ici 2027 », a-t-il dit.