Le pape François recevra Donald Trump le 24 mai

Le pape François recevra le président américain Donald Trump le 24 mai, a annoncé jeudi le Vatican, alors que les deux hommes avaient exposé leurs profondes divergences pendant la campagne électorale américaine l’année dernière.

L’audience aura lieu à 8H30 (6H30 GMT) au Vatican, dans le cadre d’un premier voyage à l’étranger comme président qui doit mener M. Trump, d’abord en Arabie Saoudite et en Israël, puis à Bruxelles et à nouveau en Italie pour le sommet du G7 à Taormina (Sicile).

Interrogé sur M. Trump en février 2016, quand ce dernier était candidat à la primaire républicaine, le pape avait assuré: "Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne".

Cette déclaration avait alors provoqué une réaction courroucée du magnat de l’immobilier, qui avait jugé "honteux" qu’un responsable religieux "mette en doute la foi d’une personne".

"Le pape n’a entendu qu’une version de l’histoire, il n’a pas vu la criminalité, le trafic de drogues et l’impact économique négatif que les politiques actuelles ont sur les Etats-Unis", avait insisté M. Trump.

Lors de la prestation de serment de Donald Trump, le 20 janvier, le pape avait prié pour que ses décisions soient "guidées par les riches valeurs spirituelles et éthiques" du peuple américain, avec une "préoccupation pour les pauvres et les exclus".

M. Trump s’était cependant dit impatient de rencontrer le pape lors de son déplacement à Taormina, tandis que le pape a assuré samedi recevoir tous les chefs d’Etat qui en font la demande.

Après son arrivée au pouvoir, M. Trump a réitéré sa promesse de construire un grand mur sur les 3.200 kilomètres de frontière avec le Mexique, signant le 25 janvier un décret lançant le projet.

L’administration américaine essaie en outre d’interdire l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays musulmans, mais deux décrets en ce sens ont pour l’instant été suspendus par la justice.

Aux antipodes sur ce dossier, le pape n’a de cesse de magnifier "le devoir sacré de l’hospitalité" face à des migrants forcés de fuir la guerre ou la misère, fustigeant "l’égoïsme" des Occidentaux souvent nourri par "la démagogie populiste".

Autre dossier sensible: le candidat Trump avait promis de mettre fin à la participation des Etats-Unis à l’accord de Paris sur le climat de la fin 2015, l’une des réussites de l’administration Obama. Le nouveau président doit faire connaître sa décision avant le sommet du G7.

François s’est en revanche beaucoup engagé pour la lutte contre le réchauffement climatique, en s’exprimant d’ailleurs à l’occasion de la COP21. Il a consacré une encyclique à l’environnement, dans laquelle il rappelle que la dégradation climatique nuit d’abord aux plus pauvres, en provoquant pollution, catastrophes naturelles, maladies, guerres et migrations.

D’autres prises de position de M. Trump, comme le rejet de l’avortement et de la contraception, pourraient néanmoins rapprocher les deux hommes.

Donald Trump a ainsi promulgué une loi abrogeant une directive de l’ère Obama destinée à sanctuariser les financements publics des cliniques du planning familial. Il a aussi bloqué le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite