France: disparition d’une adolescente de 15 ans qui projetait de partir faire le jihad

La justice française a ouvert une enquête sur la disparition d’une adolescente de 15 ans, qui s’était radicalisée et aurait projeté de partir faire le jihad en Syrie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

La jeune fille, en voie de radicalisation, a disparu le 10 octobre du domicile de ses parents à Bethoncourt dans l’est de la France, a indiqué à l’AFP la procureure de Montbéliard (est), Thérèse Brunisso.

Une enquête pour "disparition inquiétante d’une mineure en danger" a été ouverte et confiée au groupement de gendarmerie du Doubs pour essayer de la retrouver.

Selon le préfet (haut-représentant de l’Etat) du Doubs, Stéphane Fratacci, elle "aurait vraisemblablement quitté le territoire français en direction de la Turquie, voire de la Syrie".

"Un média français qui a contacté la famille aurait rencontré cette jeune fille en Turquie samedi après-midi", a précisé la procureure.

L’information est "crédible" et l’adolescente "est susceptible de se trouver à proximité de la frontière syrienne", mais "nous devons tenter une coopération policière avec les autorités turques pour en avoir confirmation", a-t-elle ajouté.

En mai, les parents de l’adolescente avaient été informés de la radicalisation de leur enfant par les services de renseignement. Ils avaient aussitôt demandé une "interdiction de sortie du territoire français", qui a été mise en place par les services de la préfecture du Doubs.

"Les parents ont conservé les papiers d’identité de leur fille, mais elle a réussi à partir sous l’identité de quelqu’un d’autre", a noté la procureure.

Un éducateur rencontrait régulièrement la jeune fille, "en quête d’identité et à la recherche de reconnaissance", qui "constituait une proie facile", a dit la procureure.

L’objectif, a souligné le préfet du Doubs, était de l’accompagner et d’empêcher son départ vers l’étranger.

"Mais elle a réussi à déjouer toutes les mesures mises en place: elle a mis tous les dispositifs en échec, car elle était très déterminée à partir", a déploré Thérèse Brunisso.

Le 10 octobre, jour de sa disparition, l’adolescente, qui faisait semblant de renoncer à son projet de jihad, a dit à ses parents qu’elle passerait la soirée chez une amie après ses cours au lycée professionnel.

La lycéenne ne s’est en réalité jamais rendue dans l’établissement ce jour-là. "Elle s’est organisée pour pouvoir avoir 24 heures d’avance sur nous", a dit la procureure.

Cette jeune fille passait beaucoup de temps sur internet, où elle a pu être "mise en contact avec des réseaux (jihadistes), qui ont pu la conseiller et l’encourager dans son projet de fugue", a estimé le préfet Stéphane Fratacci.

Plusieurs mineurs ont été interceptés ces derniers mois en France alors qu’ils tentaient de se rendre vers la Syrie et plus de 70 enquêtes sur des filières syriennes ont été ouvertes depuis le début de l’année.

La France, qui compte la plus grande communauté musulmane d’Europe, est aussi le pays qui fournit le plus gros contingent de jihadistes occidentaux.

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