Algérie: la rébellion des policiers fragilise un régime à bout de souffle (Le Monde)

La rébellion des policiers algériens « fragilise un régime à bout de souffle et agit comme un révélateur du malaise général » dans le pays, écrit le quotidien français « Le Monde » dans son numéro daté de samedi. « En se rebellant, la police, considérée jusque-là comme un pilier du système Bouteflika, a porté un coup symbolique au pouvoir », relève le journal qui se fait l’écho du mouvement de contestation organisé cette semaine par les policiers algériens.

Il s’agit d’un événement sans précédent en Algérie, note la publication tout en s’interrogeant "si ce mouvement est l’expression d’un ras-le-bol, ou d’une manipulation?"

En Algérie, où les thèses "conspirationnistes" sont légion, l’hypothèse d’un ras-le-bol est le plus souvent retenue, souligne Le Monde, faisant remarquer que "ce n’est pas un hasard si la fronde est partie de Ghardaïa, le 13 octobre.

"Dans cette ville du Sud algérien, des affrontements communautaires entre Arabes et Berbères mobilisent depuis dix mois plusieurs milliers de policiers" rappelle le quotidien, soulignant qu’"usés par leurs conditions de travail, exaspérés de voir que le pouvoir privilégie l’option sécuritaire à une solution politique, les policiers de Ghardaïa ont donc fini par se rebiffer, entraînant dans leur sillage leurs collègues d’Alger, d’Oran et de Constantine".

"Six mois après qu’Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a entamé son quatrième mandat, les Algériens semblent rongés par une colère sourde. Qui dirige l’Algérie?", s’interroge le journal, estimant que "ce centre de pouvoir ne fonctionne plus".

Le quotidien indique en outre que le département algérien du renseignement et de la sécurité (DRS), "fragilisé par les coups répétés que lui a portés le cercle présidentiel", "a perdu de sa puissance et de son aura, alors que l’armée est rentrée dans ses casernes".

Décrivant la situation actuelle du pays, la publication relève que "c’est le règne de l’improvisation, des nouveaux affairistes, du chacun pour soi et de la corruption généralisée", ajoutant que "les caisses de l’Etat étant pleines grâce aux revenus des hydrocarbures, il est aisé d’acheter la paix sociale en dépit des mises en garde de la Banque mondiale".

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