Donald Trump parcourt l’Amérique, Joe Biden reste chez lui
L’un enchaîne les déplacements à un rythme effréné, l’autre ne bouge pas: à deux semaines jour pour jour de l’élection présidentielle, Donald Trump et Joe Biden optent, plus que jamais, pour des stratégies radicalement différentes.
Après deux meetings de campagne lundi dans l’Arizona, le locataire de la Maison Blanche s’envole mardi pour la Pennsylvanie. Pour la deuxième journée consécutive l’ancien vice-président de Barack Obama, favori des sondages, n’a, lui, aucun événement public à son agenda.
« Les choses bougent très vite », a assuré Donald Trump sur Fox News, affirmant – contre toute évidence – que les sondages lui étaient de plus en plus favorables, et que son rival était en train d' »imploser ».
« Joe Biden se cache encore dans son sous-sol aujourd’hui », a ironisé son équipe de campagne.
Avant de l’affronter jeudi lors d’un dernier débat décisif, le président américain a encore accentué ses attaques personnelles sur l’intégrité de son adversaire.
Le ton de l’ancien homme d’affaires, qui redoute d’être le président d’un seul mandat, est plus agressif que jamais.
« Il s’agit d’une affaire de corruption majeure », a-t-il lancé sur Fox News, estimant que le ministre de la Justice Bill Barr devrait rapidement lancer une enquête.
Le président républicain martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l’appui, que la famille Biden est une « entreprise criminelle ».
Son angle d’attaque? Les affaires de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, au moment où son père, Joe, était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
Face-à-face à Nashville
Dans ce contexte, le dernier débat entre les deux candidats septuagénaires, qui aura lieu jeudi à Nashville, dans le Tennessee, s’annonce tendu, après un premier face-à-face particulièrement chaotique où les coups volaient bas.
« Il n’y a rien d’équitable dans ce débat », a estimé Donald Trump, réitérant ses virulentes attaques personnelles contre la modératrice, Kristen Welker, ainsi que ses critiques contre la commission indépendante chargée de leur organisation.
Pour éviter la cacophonie de leur premier affrontement, les micros des deux candidats seront coupés lorsqu’ils n’auront pas la parole.
« Je le ferai quoi qu’il arrive, mais c’est injuste », a affirmé Donald Trump.
Changera-t-il de stratégie par rapport au premier débat, lors duquel il avait en permanence interrompu son rival démocrate?
« Certains disent qu’il faut le laisser parler parce qu’il finit toujours par perdre le fil », a répondu le président américain, qui tente, depuis des mois, de dépeindre son adversaire comme un vieil homme ne comprenant pas ce qui lui arrive et ayant perdu l’essentiel de ses capacités intellectuelles.
Comme en 2016, Donald Trump se pose en candidat qui n’appartient pas au sérail et qui se bat pour les Américains, loin des intrigues de Washington.
« Je me bats contre le parti démocrate, contre les médias Fake News (…) et maintenant contre les géants de la technologie », a-t-il lancé.
Peu après, le ministère de la Justice et onze Etats américains, en majorité républicains, ont déposé une plainte auprès d’un tribunal fédéral de Washington accusant Google d’atteintes au droit de la concurrence et réclamant des changements « structurels » au sein du géant de la « Big Tech ».
Interrogé sur l’accumulation de sondages défavorables, le président américain a affiché sa confiance, mettant en avant sa capacité à mobiliser d’imposantes foules lorsqu’il se déplace à travers le pays.
« Je pense que nous sommes en très bonne position », a-t-il affirmé, quelques heures avant de s’envoler pour l’Etat-clé de Pennsylvanie, où il doit poursuivre son marathon.
« On n’a jamais vu de meetings de campagne avec un amour pareil et des foules pareilles », a martelé le président, qui devrait bientôt retrouver la Floride, où les opérations de vote anticipé ont débuté lundi.
Le vote anticipé est scruté avec une attention particulière cette année, tant il continue de battre des records, donnant parfois lieu à de longues files d’attente dans les Etats où il a démarré.
Quelque 30 millions d’Américains à travers le pays ont déjà voté par courrier ou en personne, ce qui pourrait représenter près d’un cinquième de la participation totale, selon l’organisation indépendante Elections Project.