Biden répondra vendredi dans une interview à une accusation d’agression sexuelle
Le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden va « répondre pour la première fois » vendredi, lors d’une interview télévisée, à la femme qui l’accuse d’une agression sexuelle remontant aux années 1990, a annoncé la chaîne américaine MSNBC.
L’ancien vice-président américain sera interviewé dans l’émission matinale « Morning Joe » afin de « répondre pour la première fois à une accusation récente d’agression sexuelle », a tweeté la chaîne jeudi.
Tara Reade, 56 ans, accuse Joe Biden, 77 ans, de l’avoir agressée sexuellement dans un couloir du Congrès américain, lorsqu’il était sénateur.
M. Biden a fermement démenti, à travers sa porte-parole, à la mi-avril mais garde depuis le silence sur le sujet. Il n’a pas été interrogé sur la question lors des interviews réalisées depuis les premières déclarations de Tara Reade à ce sujet, dans un podcast le 25 mars.
Avec la publication récente de nouveaux éléments, la pression montait pour qu’il s’explique.
Donald Trump, lui-même visé ces dernières années par plusieurs accusations de harcèlement et agressions sexuelles, a affirmé jeudi avoir été « faussement accusé de nombreuses fois ».
« Il pourrait s’agir de fausses accusations », a-t-il déclaré à propos de celle visant son rival démocrate. « Je pense qu’il devrait y répondre », a-t-il ajouté.
Pendant 45 minutes jeudi, la championne américaine de football Megan Rapinoe a interviewé Joe Biden et son épouse Jill, en direct sur Instagram, mais n’a pas mentionné le sujet.
L’ancien bras droit de Barack Obama avait rappelé, mercredi soir, son engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes et les agressions sexuelles.
L’affaire assourdit depuis plusieurs jours toutes ses autres annonces, comme le lancement, jeudi, de l’équipe qui l’aidera à choisir la femme qui deviendrait, en cas de victoire, la première vice-présidente des Etats-Unis.
« Hypocrite »
Joe Biden avait expliqué mercredi que le processus complexe de sélection de sa colistière, qui doit inclure l’examen minutieux du passé et parcours de chaque candidate, pourrait durer jusqu’en juillet.
Parmi les grands noms qui circulent: les sénatrices Kamala Harris et Amy Klobuchar, Stacey Abrams, qui avait tenté en 2018 de devenir la première femme gouverneure noire des Etats-Unis, ou encore la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer.
Toutes ont entre 46 et 59 ans, un point important puisque Joe Biden, 77 ans, serait le plus vieux président à entrer à la Maison Blanche.
Elles ont pour l’instant évité d’appeler Joe Biden à s’expliquer sur les accusations de Tara Reade. Et certaines alliées l’ont défendu.
« Je connais Joe Biden et je pense qu’il dit la vérité et que cela n’est pas arrivé », a déclaré Stacey Abrams.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, qui lui a déclaré son soutien cette semaine, a affirmé son « respect total » pour le mouvement #MeToo. Mais « il y a aussi la présomption d’innocence », a-t-elle ajouté.
Joe Biden « est une personne très intègre (…). Il est l’auteur de la loi contre les violences faites aux femmes » adoptée en 1994, a-t-elle déclaré.
Certains accusent Nancy Pelosi ainsi que les colistières potentielles de Joe Biden d’hypocrisie, puisqu’elles avaient déclaré croire la femme qui avait accusé d’agression sexuelle le juge conservateur Brett Kavanaugh, en plein processus de confirmation pour un siège à la Cour suprême. Nancy Pelosi l’avait fait après la longue audition, sous serment, de Christine Blasey Ford au Congrès en 2018.
Nancy Pelosi « est hypocrite », a réagi le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy.
« Les démocrates et leur +deux poids deux mesures+ deviennent vraiment fatigants », a tweeté l’équipe de campagne pour la réélection de Donald Trump en 2020.