Affaire des écoutes: Nicolas Sarkozy perd une nouvelle manche judiciaire

L’ancien président de la République est poursuivi pour avoir essayé d’obtenir des informations secrètes sur l’affaire Bettencourt auprès d’un magistrat.

La Cour d’appel de Paris a rejeté, lundi, son recours contre le réquisitoire du parquet national financier (PNF) qui réclamait son procès dans l’affaire de "corruption" et de "trafic d’influence" à la Cour de cassation révélée par des écoutes téléphoniques. Dans ce dossier, l’ex-chef de l’Etat est poursuivi pour avoir, début 2014, tenté d’obtenir auprès d’un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations secrètes, en marge de l’affaire Bettencourt -dans laquelle il avait bénéficié d’un non-lieu en 2013-, en échange d’un coup de pouce pour qu’il décroche un poste à Monaco.

Lundi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a déclaré son recours en nullité "recevable mais mal fondé", au motif qu’aucun des moyens soulevés par sa défense "ne figure parmi ceux prévus par la jurisprudence de la Cour de cassation pour permettre l’annulation d’un réquisitoire définitif", selon une source judiciaire. "Cette décision n’est qu’une étape des actions de procédure que nous avons engagées (…) Une autre étape doit être très prochainement audiencée sur l’appel contre l’ordonnance de renvoi (devant le tribunal) et la question prioritaire de constitutionnalité qui l’accompagne", a déclaré Me Jacqueline Laffont, l’une des avocates de Nicolas Sarkozy. L’éventualité d’un procès dépend encore de l’issue de ces recours.

Sans attendre une décision sur la demande de nullité du réquisitoire, les juges avaient suivi l’avis du PNF et ordonné le 26 mars un procès pour "corruption active" et "trafic d’influence" contre l’ancien président, son avocat et ami Thierry Herzog et Gilbert Azibert, ex-magistrat à la Cour de cassation, au terme d’une instruction marquée par de nombreux recours. La défense de Nicolas Sarkozy avait fait appel de l’ordonnance des juges, déplorant une décision précipitée puisque sa requête en annulation du réquisitoire datée d’octobre 2017, n’avait alors pas encore été examinée.

Convoqués à l’audience le 25 juin, les avocats de Nicolas Sarkozy, Jacqueline Laffont et Pierre Haïk, ont de nouveau contesté la validité des retranscriptions des écoutes de conversations entre Thierry Herzog et lui, interceptées dans l’enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de 2007 où l’ex-président est mis en examen pour "corruption passive". Selon les conversations enregistrées, Nicolas Sarkozy semblait s’engager à intervenir en faveur du magistrat pour lui obtenir le poste convoité, que ce dernier n’aura finalement pas.

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