Japon: le Premier ministre Abe grand vainqueur des législatives anticipées

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a largement remporté les législatives anticipées de dimanche, indiquent les premiers sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote.

Au pouvoir depuis fin 2012, M. Abe, 63 ans, pourrait ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2021, le record de longévité d’un Premier ministre japonais, gagnant ainsi son pari d’obtenir un nouveau mandat à la tête de la troisième économie mondiale, sur fond de menace nord-coréenne.

La coalition formée par le Parti libéral-démocrate (droite) de M. Abe et le parti Komeito (centre-droit) est ainsi sur le point de remporter 311 sièges sur les 465 de la chambre basse, soit une majorité des deux tiers.

Cette confortable majorité, lui procure davantage de légitimé dans sa fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord, qui a déjà tiré deux missiles au-dessus de l’archipel nippon. M. Abe est favorable à la position de l’allié américain qui maintient "toutes les options" sur la table, notamment l’option militaire.

"Ma tâche imminente est d’agir avec fermeté envers la Corée du Nord. Pour cela, une diplomatie forte est nécessaire. Je veux renforcer notre puissance diplomatique après la confiance que nous avons obtenue", a-t-il affirmé, dimanche soir, lors d’un entretien télévisé.

Avant ces élections, sa coalition gouvernementale disposait de 318 sièges à la chambre basse du Parlement. Toutefois, des scandales à répétition avaient terni son image et pouvaient entraîner sa défaite lors de législatives initialement prévues dans un an, avant que M. Abe ne décide le mois dernier de déclencher des élections anticipées et mener une brève campagne de 12 jours axée sur l’économie et la question nord-coréenne

Le taux de participation a atteint à 19h30 (HL) seulement 31,82%, contre 37,72% aux précédentes législatives de 2014. Toutefois, ce chiffre ne prenait en compte que les votes de dimanche, alors que quelque 21,4 millions d’électeurs, sur environ 100 millions de Japonais en âge de voter, avaient déposé leurs bulletins dans l’urne avant dimanche, étant donné qu’il est possible au Japon de voter plusieurs jours à l’avance.

Le Parti de l’espoir, récemment créé et dirigé par la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, devrait remporter 50 sièges, soit moins que l’autre principale formation d’opposition, le Parti démocrate constitutionnel, qui gagnerait 58 sièges.

"Je crois que le résultat sera très sévère", a indiqué Mme Koike dimanche, alors qu’elle se trouvait à Paris pour assister à une conférence internationale de maires engagés contre la pollution atmosphérique, notant que "les raisons (de la défaite) devront être examinées ultérieurement, mais je dois m’excuser auprès des électeurs si mes mots et ma conduite les ont dérangés".

"En tant que fondatrice du parti, je prendrai mes responsabilités", a-t-elle ajouté évoquant son avenir à la tête de la formation.

Agée de 65 ans, ancienne ministre de M. Abe, cette femme de droite nationaliste a vu fondre sa cote de popularité en ne se présentant pas au Parlement, dans un pays où la Constitution impose que le Premier ministre soit choisi parmi les députés ou les sénateurs.

La coalition de M. Abe serait donc sur le point de maintenir sa majorité des deux tiers à la chambre basse, comme c’est déjà le cas au Sénat. (Avec MAP)

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