Conférence internationale à Paris sur l’aide humanitaire à Gaza, en l’absence d’une trêve ou d’un cessez-le-feu israélien

Face à la situation humanitaire critique de la population civile palestinienne à Gaza, très durement affectée par les bombardements et le manque d’électricité, de carburant, d’eau et de biens médicaux, la France accueille jeudi à Paris, à l’initiative du président français Emmanuel Macron, une conférence internationale sur l’aide humanitaire aux populations civiles de Gaza, alors qu’Israël refuse tout cessez-le-feu ou trêve humanitaire.

Cette conférence, à laquelle Israël n’est pas invitée, « a vocation à réunir toutes les bonnes volontés, tous ceux qui souhaitent s’impliquer et qui se sont déjà impliqués pour traiter ce sujet », souligne la présidence française.

M. Macron « s’est entretenu lundi avec le Premier ministre israélien, avec le président égyptien et avec l’émir du Qatar » en vue « de préparer cette conférence et la rendre la plus utile possible », selon la présidence française.

Le premier objectif de cette conférence est « de partager l’évaluation la plus objective possible de ceux qui sont sur le terrain, de ceux qui savent vraiment », ajoute-t-on, indiquant que la conférence se déroule en présence notamment du président de la République de Chypre, des Premiers ministres de l’Autorité palestinienne, d’Irlande, de la Grèce, du Grand-Duché de Luxembourg, des ministres des Affaires étrangères, du Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, Dr Younis Al Khatib, président du Croissant Rouge Palestinien, Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric Egger, ainsi que les présidents du Conseil et de la Commission européens , Charles Michel et Ursula Von Der Leyen.

Le Maroc est représenté par Directeur général du ministère des Affaires étrangères Marocain, M. Fouad Yazough. Aucun président arabe ne prend part à cette conférence.

Le deuxième objectif, » c’est sur cette base d’échanger, de travailler ensemble en faveur de l’application du droit humanitaire et de la protection des populations civiles, et de renforcer, de travailler au renforcement de l’accès humanitaire à Gaza, comme avec les priorités qui sont connues de tous, mais sur lesquelles il faut préciser les choses, voire les modalités sur la santé, sur l’eau, sur l’énergie et l’alimentation », estime l’Elysée.

Troisième objectif de cette conférence est d' » accroître la mobilisation en faveur de la population civile de Gaza en apportant un soutien aux agences, aux organisations internationales et aux ONG qui sont actives sur place ».

« Il y a aussi plus de 200 otages qui sont retenus. La situation de ces otages et comment avancer aussi sur ce sujet seront plus qu’abordés », précise-t-on de même source.

Selon la présidence, « cette conférence a d’abord une vocation opérationnelle et, comme le président l’avait déjà dit précédemment, il cherche des résultats tangibles. Nous y avons travaillé avec l’ensemble de nos partenaires », rappelant que « les besoins actuels ont été évalués à 1 milliard 200 millions de dollars par les Nations Unies. Il s’agit donc de mobiliser tous les partenaires, les bailleurs pour répondre le plus tôt possible aux besoins ».

« La France y contribuera », avec « une augmentation très sensible de ses contributions à la fois financière et en nature » qui sera dévoilée jeudi, a-t-il ajouté. Elle travaille aussi, aux niveaux national et européen, à l’accueil de « malades » et « blessés » palestiniens, et évoquera jeudi « comment rendre ça opérationnel ».

L’autre objectif, encore vague, est « opérationnel », insiste-t-on à Paris. Emmanuel Macron, qui ouvrira la conférence dans un discours public, « espère des résultats tangibles », notamment pour « rendre efficaces » les multiples initiatives déjà annoncées mais bloquées par le siège israélien et la poursuite des combats.

Pour ce qui est des corridors humanitaires maritimes proposés par le président de Chypre Nikos Christodoulides, qui tente de mettre en place depuis son île méditerranéenne un couloir maritime humanitaire évoqué il y a deux semaines avec Emmanuel Macron à Bruxelles, « il est présent pour faire avancer ce projet ».

Dans ce contexte, le chef de l’Etat français avait aussi annoncé il y a deux semaines l’envoi sur place le « Tonnerre », un porte-hélicoptères amphibie, qui est arrivé en Méditerranée orientale mais n’a pas encore pu déployer d’effort humanitaire en raison du blocus israélien.

« Ce n’est un secret pour personne que l’accès aujourd’hui est difficile à Gaza pour les biens de première nécessité, les médicaments, l’eau, etc », a-t-on rappelé.

« L’objet, c’est vraiment de travailler avec l’ensemble des participants et aussi avec Israël, d’où les échanges que nous avons avec les Israéliens en amont et après cette conférence, pour permettre l’amélioration de l’accès. C’est cela  l’objectif », plaide la présidence française, se défendant de faire « simplement de faire du déclaratoire, même si les déclarations et les mots comptent ».

Cette conférence humanitaire traitera en particulier des trois objectifs suivants : Actions en faveur du respect du droit international humanitaire, de la protection des civils et du personnel humanitaire ainsi que du renforcement de l’accès humanitaire ; Réponse humanitaire internationale dans les secteurs de la santé, de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation; Appel à la mobilisation en soutien des agences et organisations internationales actives sur le terrain.

Sur la base des besoins identifiés par les Nations unies et notamment l’UNRWA, les délégations vont présenter les initiatives déjà mises en œuvre ou prévues au profit des populations palestiniennes à Gaza, telles que le déploiement d’hôpitaux de campagne ou la mise en place de ponts humanitaires aériens ou maritimes

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