L’Ambassade de Chine en France a mis en garde dimanche Paris contre d’éventuelles « mesures discriminatoires » à l’encontre du fleuron technologique chinois Huawei dans le cadre du déploiement de la 5G dans l’Hexagone.
Se référant dans un communiqué à « des reportages récents dans plusieurs médias français », la représentation diplomatique évoque « des mesures restrictives contre Huawei dans le déploiement de la 5G » que la France envisagerait de prendre.
« Nous en sommes profondément choqués et inquiets. Le Président Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables français ont réaffirmé à plusieurs reprises que sur la question de la 5G, la France ne prendrait pas de mesures discriminatoires contre un pays ou une entreprise spécifique, ni n’exclurait pas Huawei », note l’ambassade.
« Donc, si les informations susmentionnées des médias français s’avèrent exactes, c’est visiblement contraire à l’engagement pris par le gouvernement français », poursuit-elle.
Fin janvier, l’Union européenne a ouvert partiellement sa porte à Huawei pour développer la 5G, défiant ainsi les Américains qui accusent l’équipementier d’espionnage au profit de Pékin.
Numéro deux sur le marché des smartphones, le chinois s’est imposé dans le développement de l’internet mobile ultra-rapide 5G face à ses rivaux suédois Ericsson, finlandais Nokia et sud-coréen Samsung.
Réfutant tout « risque technique ou sécuritaire » des équipements de Huawei, l’ambassade de Chine en France remarque aussi que « si, par souci de sécurité, le gouvernement français a réellement besoin de fixer des contraintes aux opérateurs, il devrait établir à cet égard des critères transparents et traiter toutes les entreprises de la même manière ».
« Nous ne souhaitons pas voir le développement des entreprises européennes dans le marché chinois affecté à cause de la discrimination et du protectionnisme de la France et d’autres pays européens à l’égard de Huawei », prévient-elle encore.
Cette mise en garde de Pékin intervient dix jours après que l’opérateur historique français, Orange, a annoncé qu’il poursuivrait sa collaboration avec les équipementiers européens Nokia et Ericsson pour déployer en France les antennes de son futur réseau 5G, tandis qu’Iliad, maison-mère de Free, a également fait part de son souhait de renouveler son accord avec Nokia.
Deux autres opérateurs français, SFR et Bouygues Télécom, utilisent notamment des équipements de Huawei sur leurs réseaux actuels. Leurs annonces sur la 5G sont attendues dans les prochaines semaines, après avoir été validées par les autorités françaises.