23% des jeunes Marocains résidant à l’étranger sentent une discrimination à accéder au marché de l’emploi (étude)
Quelque 23% des jeunes Marocains résidant à l’étranger (MRE) sentent une discrimination à accéder au marché de l’emploi et 36% ont des difficultés à poursuivre leurs études, selon les résultats d’une étude élaborée par le Ministère chargé des MRE et des affaires de la migration au cours de l’année 2016 sur les besoins et les attentes des jeunes MRE.
Environ 75% de jeunes vivent dans le foyer familial, et déclarent avoir besoin d’accéder à leur propre logement, ajoute l’étude qui précise que les jeunes MRE expriment un fort attachement à leur mère patrie, et ce par la maitrise des langues nationales, la fréquence des visites, et l’investissement au Maroc, ainsi que le retour définitif à leur pays.
En effet, relèvent les résultats de l’étude, 68,8% de ces jeunes maitrisent les langues nationales, trois quarts d’entre eux visitent le Maroc au moins une fois par an, dont 75% de ces visites dépassent un séjour de 16 jours.
En termes de retour, 62% de ces jeunes envisagent de retourner au Maroc pour l’investissement, 48% pour y occuper un poste et 50% pour y passer leur retraite, et 85% préfèrent que leur conjoint soit marocain.
Sur le plan de citoyenneté dans les pays d’accueil, l’enquête a révélé que 75% des jeunes enquêtés se sentent appartenir à leur pays d’accueil, et 57% s’identifient porteurs des deux cultures à la fois. Cependant, seulement moins de 10% des sondés appartiennent à un parti politique ou à une association et 38% participent aux élections.
Les principaux résultats de cette étude ont été présentés selon trois axes, à savoir l’intégration dans les sociétés de résidence, l’attachement identitaire au Maroc et la citoyenneté dans les pays d’accueil.
L’étude s’assignait pour objectifs l’identification des besoins et des attentes des jeunes MRE, selon les spécificités de chaque tranche d’âge, de sexe, ainsi que celles des pays d’accueil, l’établissement d’un état de lieux des programmes existants par rapport aux attentes des jeunes MRE ainsi que des forces faiblesses de ces programmes, la définition d’une vision stratégique pour la mise en place d’une politique au profit des jeunes MRE adaptée à leurs besoins et à leurs attentes, outre l’élaboration d’un plan d’action détaillé d’accompagnement socioprofessionnel, économique et culturel des jeunes MRE.
Cette étude a adopté une méthodologie menée en plusieurs étapes, à savoir une capitalisation scientifique, à travers une revue de la littérature en relation avec la problématique de la jeunesse migrante dans le pays d’accueil, d’entretiens avec les acteurs institutionnels au Maroc et dans les pays concernés, ainsi qu’un benchmark international révélant que les expériences sont assez distinctes entre les pays d’accueil et les pays d’origine.
Lors de la réalisation de cette étude, le ministère a procédé également à l’organisation de rencontres avec la société civile agissant dans le milieu de l’immigration et des MRE dans les pays d’accueil ciblés par l’étude, outre l’ouverture d’une enquête sur le terrain auprès de jeunes MRE pour sonder l’adéquation des programmes mis en place et leurs besoins et attentes.
A l’issue de ce travail d’investigation, une stratégie pour renforcer les liens avec les jeunes MRE est élaborée selon une approche systématique et multi-partenariale, bâtie autour de trois piliers (l’intégration dans les pays d’accueil, le renforcement des liens avec le Maroc et la citoyenneté dans le deux rives), et trois leviers stratégiques (veille sur les jeunes MRE, gouvernance – réseautage et médias – communication), et qui contient également 13 domaines d’action et 38 projets opérationnels, conçue en pleine harmonie avec la stratégie nationale destinée aux MRE.