Turquie: Le Drian dénonce les « déclarations de violence, voire de haine » d’Erdogan
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a dénoncé jeudi les « déclarations de violence, voire de haine » du président turc Recep Tayyip Erdogan, évoquant à nouveau la possibilité de sanctions.
« Il y a maintenant des déclarations de violence, voire de haine, qui sont régulièrement affichées par le président Erdogan qui sont inacceptables », a-t-il déclaré sur Europe 1 alors que les tensions bilatérales continuent de monter entre Paris et Ankara.
La Turquie a menacé mercredi de « répliquer fermement » à la dissolution en France des « Loups gris », un groupe ultranationaliste turc, une décision qui allume un nouveau foyer de tension entre ces deux membres de l’Otan à couteaux tirés.
« Ce n’est pas seulement la France qui est visée, il y a une solidarité totalement européenne sur le sujet -, nous voulons très fermement que la Turquie renonce à cette logique-là », a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.
« Et si d’aventure ce n’était pas le cas, le Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 membres de l’Union européenne – a décidé qu’il prendrait les mesures nécessaires à l’encontre des autorités turques. Il importe maintenant aux Turcs de prendre les mesures nécessaires pour éviter cette dérive », a-t-il ajouté. « Il y a des moyens de pression, il y a un agenda de sanctions possibles ».
Cette passe d’armes intervient en pleines tensions diplomatiques entre la France et la Turquie, liées notamment à des désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.
Ces crispations se sont encore intensifiées depuis fin octobre, lorsque M. Erdogan a appelé à boycotter les produits français, accusant son homologue français Emmanuel Macron d' »islamophobie » pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet.
M. Erdogan a accusé M. Macron de mener une « campagne de haine » contre l’islam et mis en cause son « état de santé mentale ».