Enquête pour viol: l’ex-adjoint à la mairie de Paris Christophe Girard entendu par les policiers

L’ancien maire-adjoint à la mairie de Paris Christophe Girard, accusé de viols dans les années 1990 par un homme, est entendu depuis jeudi matin par les enquêteurs dans le cadre d’une « audition libre », a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.

Le parquet de Paris avait ouvert le 18 août une enquête pour « viol par personne ayant autorité » afin d’examiner les accusations portées par cet homme ayant témoigné dans le New York Times.

M. Girard, qui conteste ces accusations et s’est mis en retrait de la vie politique le temps de l’enquête, est interrogé par la brigade de protection des mineurs, selon cette source.

Dans un article publié le 16 août par le quotidien américain, Aniss Hmaïd a raconté avoir rencontré M. Girard en Tunisie à l’été 1989, quand il avait 15 ans, et avoir ensuite été entraîné dans une relation abusive de près de dix ans qui lui a laissé « des blessures psychologiques durables ».

Christophe Girard, 64 ans, avait dénoncé le soir même des allégations « graves » et « sans fondement », contestant tout rapport sexuel avec cet homme.

Le procureur de Paris avait justifié l’ouverture d’une enquête par la nécessité de déterminer l’exactitude des accusations et si « la prescription de l’action publique était acquise » au vu de l’ancienneté des faits.

Selon M. Hmaïd, 46 ans, M. Girard l’a agressé sexuellement une première fois à 16 ans lors d’un voyage aux Etats-Unis et l’a contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois au cours des années suivantes.

En échange, M. Hmaïd assure que M. Girard l’employait parfois comme domestique dans sa résidence d’été dans le sud de la France et « lui obtenait des emplois temporaires au sein de la maison Yves Saint Laurent », dont il était l’un des principaux dirigeants avant d’entrer en politique.

« La personne qui met en cause Christophe Girard n’a pas porté plainte, même aujourd’hui, et elle a préféré contacter les journalistes », avait réagi auprès de l’AFP son avocate Me Delphine Meillet à l’ouverture d’enquête. « On peut imaginer qu’il ne voulait pas être confronté à l’institution judiciaire qui juge avec impartialité et sagesse, et il a privilégié la justice médiatique ».

« Juridiquement, ça ne tient pas une seule seconde », estimait-elle, notamment puisque M. Hmaïd affirme avoir été « consentant », tout en disant avoir été pris dans un « engrenage ».

Puissante figure de la politique culturelle de la ville de Paris, Christophe Girard avait déjà été poussé fin juillet à la démission de son poste de maire adjoint en raison de ses liens avec l’écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff.

La maire de Paris Anne Hidalgo, après avoir soutenu pendant des mois son adjoint, a déclaré dans un tweet être « satisfaite » de l’ouverture de l’enquête tout en rappelant son « soutien indéfectible à toutes les victimes de viol ».

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