"La volonté de limiter l’activité associative, de domestiquer les associations et d’étouffer le mouvement associatif et les dynamiques sociales, qui ne s’inscrivent pas dans l’agenda du pouvoir, est évidente", a déploré le bureau politique du parti lors de sa réunion mensuelle ordinaire, tenue le week-end dernier à Alger.
Il a dénoncé également "le harcèlement administratif et judiciaire que subissent les associations qui refusent de faire acte d’allégeance au pouvoir politique en place». Dans ce sens, il a estimé que le refus de la réception des dossiers de mise en conformité avec la loi pour des motifs fallacieux ou de la délivrance du récépissé de dépôt, maintient les associations dans la précarité, relevant que des associations activent sous la menace de l’épée de Damoclès que constituent l’interdiction d’activer et la mise sous scellés de leurs sièges.
Notant l’existence d’une volonté politique de restreindre les espaces d’expression et d’organisation de la société civile, le Bureau politique a dénoncé, avec la même vigueur, les menaces et représailles dont sont victimes les défenseurs des droits de l’Homme, notamment les avocats qui ont fait de leur honorable profession une mission noble de défense des droits et libertés devant les tribunaux.
Il a constaté, par ailleurs, le recours fréquent à l’interdiction de sortie du territoire national et la prolongation illégale de celle-ci dans bien des cas, édictée à l’encontre de citoyens en l’absence de toute décision de justice et en violation flagrante de la Constitution et des lois de la République , qui garantissent au citoyen algérien le droit de circuler sur le territoire national ainsi que d’y entrer et d’en sortir librement.
Le Bureau politique s’indigne également des dépassements enregistrés dans le traitement des migrants des pays voisins, en situation irrégulière sur le territoire algérien et insiste sur le respect de leur dignité, conformément aux valeurs nobles d’humanité, de fraternité africaine et de bon voisinage.
Il a regretté la détérioration continue de l’image de l’Algérie à l’extérieur en matière de droits humains et fait porter cette situation aux autorités publiques qui alimentent les rapports des ONG des droits de l’Homme, en multipliant les cas de violation de droits et libertés consacrés par la Constitution.
Talaie El Hourriyet a de même relevé avec préoccupation la persistance du régime politique en place en Algérie dans une attitude de fuite en avant avec comme seul souci de gagner du temps et de ce fait, entretient, en l’aggravant, l’impasse politique actuelle.
«Rien n’est plus urgent que la recherche d’une solution consensuelle à la crise globale qui affecte l’Algérie», a estimé son Bureau politique, dénonçant une fois de plus «l’autisme du pouvoir politique face aux appels répétés de partis politiques de l’opposition et de personnalités politiques nationales, en vue de l’ouverture d’un dialogue national salutaire pour une sortie de crise».
Avec MAP