Vêtu de la traditionnelle djellaba blanche soudanaise et un turban à la tête, il est arrivé de sa prison escorté par un convoi de véhicules militaires et des membres des forces de sécurité lourdement armés, a constaté le correspondant de l’AFP devant les locaux du parquet.
M. Béchir a été conduit au parquet pour que lui soit présentées officiellement les accusations qui pèsent contre lui, a indiqué aux journalistes un responsable du parquet.
Il est reparti au bout de quelques minutes, selon le correspondant de l’AFP sur place.
Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1989, M. Béchir a été destitué et arrêté par l’armée le 11 avril à Khartoum, à la suite d’un mouvement de contestation inédit, déclenché en décembre par le triplement du prix du pain.
Samedi, le Procureur général a précisé que M. Béchir devrait répondre de "corruption et possession illégale de devises étrangères".
Jeudi, l’agence de presse officielle soudanaise SUNA a indiqué que l’ancien homme fort du Soudan était accusé "de possession de devises étrangères, d’avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale et d’avoir ordonné (l’état) d’urgence".
Le 21 avril, le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait affirmé que l’équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide dans la résidence de Omar el-Béchir à Khartoum.
Outre l’inculpation pour corruption, M. Béchir fait aussi l’objet de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation née en décembre. Son régime avait tenté de juguler ce mouvement en décrétant l’état d’urgence le 22 février.