Sahel: reprise des opérations militaires du G5 Sahel, saisie d’armes au Niger

La force militaire régionale du G5 Sahel a repris début octobre ses opérations militaires après plusieurs mois d’arrêt, et permis une "importante saisie d’armes" dans le nord du Niger, à la frontière avec le Tchad, selon un communiqué reçu jeudi.

Lancée en 2015 et réactivée en 2017, la Force conjointe du G5 Sahel, comprenant des troupes de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, devait compter 5.000 hommes pour lutter contre les jihadistes dans les zones frontalières entre ces pays. Mais elle peine à monter en puissance.

Cette opération, menée du 1er au 10 octobre par le bataillon nigérien de Madama, dans le nord du pays, en coopération avec une unité tchadienne et avec le soutien de la force française Barkhane, est la première depuis plusieurs mois.

C’est aussi la première depuis la prise de fonctions fin juillet du nouveau commandant nigérien de la force, le général Oumarou Namata Gazama.

"A cette occasion, une unité tchadienne de Wour et une unité nigérienne de Madama ont été engagées pour la première fois sous le commandement du général Namata", a commenté jeudi le porte-parole de l’état-major français, le colonel Frédéric Barbry.

"Barkhane a apporté son soutien tout au long de cette opération, avec des livraisons par air et en fournissant des vols de renseignement à plusieurs reprises à leur profit", a-t-il précisé.

Selon le communiqué de la force conjointe, l’opération a permis la découverte de "fusils mitrailleurs, d’armes de poing, de roquettes antichar, de grenades et plusieurs caisses à munitions de petits calibres, ainsi que d’appareils d’observation".

Le 4 octobre, le bataillon nigérien a "appréhendé" un 4×4 "en provenance de Libye". A son bord, cinq personnes et "des armes de guerre munies de lunettes de tir de précision avec laser et des munitions en quantité", selon le texte.

L’arrivée du général Namata, ancien chef d’état-major adjoint de l’armée de terre du Niger, a été vue par les partenaires européens du G5 Sahel comme un "espoir que les choses changent", selon une source diplomatique occidentale.

La même source indique que le nouvel état-major de la force antijihadiste "parait motivé et volontaire pour la relance des opérations" de la force conjointe, dont les faibles résultats ont largement été critiqués par les partenaires.

"Cette opération militaire de la Force conjointe augure d’une intensification à venir des actions sur le terrain afin de ramener la paix et la sécurité dans l’espace G5 Sahel", indique encore le communiqué.

Début octobre, un bataillon malien placé sous commandement de la force du G5 Sahel à Boulkessy, près de la frontière avec le Burkina Faso, a été attaqué par des jihadistes. Au moins 40 soldats ont été tués, selon un bilan officiel encore provisoire.

Après une lente montée en puissance, la force avait connu un coup d’arrêt après l’attaque de son quartier général de Sévaré, dans le centre du Mali, en juin 2018. Le QG a ensuite été transféré à Bamako.

L’idée de cette force, poussée par la France, était de renforcer les armées régionales pour épauler, voire, à terme, remplacer l’armée française, qui conduit au Sahel l’opération Barkhane (4.500 militaires) contre les jihadistes depuis 2014, dans le prolongement de l’intervention menée dans le nord du Mali l’année précédente.

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