France/financement libyen : l’examen des recours renvoyé à début 2020

L’examen des recours de l’ancien président français Nicolas Sarkozy contre la validité de l’enquête judiciaire sur les soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007 a été renvoyé jeudi au premier trimestre 2020, a-t-on appris de sources judiciaire et proches du dossier.

L’ancien président, ses anciens ministres Claude Guéant, Eric Woerth et Brice Hortefeux – tous inculpés sauf ce dernier – ont soulevé depuis l’an dernier toute une série de demandes en nullité contre l’enquête déclenchée par la publication par le site d’information Mediapart en 2012, dans l’entre-deux tours de la présidentielle, d’un document censé prouver ce financement.

Autre protagoniste au cœur du dossier, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, assigné à résidence à Londres, conteste quant à lui les mandats d’arrêt émis par la justice française.

Jeudi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a renvoyé au 13 février l’examen de la recevabilité de l’ONG anticorruption Sherpa en tant que partie civile dans ce dossier. Les requêtes en nullité seront pour leur part examinées le 19 mars.

La défense avait soulevé le fait que la convocation de l’État libyen, partie civile, avait été envoyée hors délai.

Témoignages de dignitaires libyens, notes des services secrets de Tripoli, accusations d’un intermédiaire… Après six ans de travail, une somme d’indices troublants ont donné corps à la thèse d’un financement de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy par le régime de Khadafi.

En novembre 2016, l’homme d’affaires Ziad Takieddine, inculpé, avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à M. Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.

Mais aucune preuve matérielle n’a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à huit inculpations à ce jour.

Dans ses réquisitions écrites, le parquet général a demandé de rejeter ces recours et donc de valider ces investigations tentaculaires qui valent à Nicolas Sarkozy d’être inculpé depuis le 21 mars 2018 pour "corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens".

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