Rassemblement de milliers de Hongkongais en colère après un tir à balle réelle

Plusieurs milliers de Hongkongais se sont rassemblés spontanément mercredi pour manifester leur colère au lendemain d’affrontements d’une violence sans précédent au cours desquels un manifestant a été blessé par le tir à balle réelle d’un policier.

Quelques milliers de manifestants, parmi lesquels des employés de bureaux en costume cravate, se sont retrouvés dans un parc avant de défiler dans un quartier commercial de la ville, scandant des slogans anti-gouvernementaux et contre la police.

Quelques heures auparavant, des centaines de Hongkongais s’étaient rassemblés devant l’école du manifestant blessé, Tsang Chi-kin, âgé de 18 ans.

Des élèves ont notamment scandé: "Pas d’émeutiers, seulement de la tyrannie", en tenant des photos de l’incident qui a été filmé, a constaté l’AFP.

Mardi, jour du 70e anniversaire de la Chine populaire, Hong Kong a connu des affrontements d’une violence sans précédent depuis le début de la contestation.

Tsang Chi-kin a été blessé dans le quartier de Tsuen Wan, à environ 10 km du centre-ville, par un policier qui lui a tiré dessus à bout portant au niveau du torse alors que son unité avait été attaquée par des protestataires armés de parapluies et de bâtons.

Transporté à l’hôpital dans un état critique, son état s’est depuis amélioré, selon les autorités.

C’est le premier manifestant à avoir été victime d’un tir à balle réelle depuis le début en juin des manifestations pro-démocratie, émaillées d’incidents entre militants et forces de l’ordre.

– Pires violences –

Mardi, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour défier Pékin en ce jour anniversaire.

Cette journée a donné lieu aux pires violences en près de quatre mois de mobilisation.

Différents quartiers de la ville ont été, pendant des heures, le théâtre de longs affrontements.

Le policier a tiré sur Tsang Chi-kin parce qu’il craignait pour sa vie et "dans un laps de temps très court, il a pris une décision et a tiré sur l’assaillant", a expliqué à la presse Stephen Lo, le chef de la police hongkongaise.

Une version contestée par les manifestants qui affirment que l’auteur du tir a foncé dans le groupe et n’a pas réussi à tirer un coup de semonce.

Marco, un camarade de classe de Tsang Chi-kin, a expliqué que son ami, passionné de basket, était en colère face au recul des libertés dans le territoire semi-autonome et à la violence de la répression policière.

"S’il constate un problème ou une injustice, il s’y oppose et les affronte courageusement, au lieu de les supporter en silence", a déclaré Marco à l’AFP.

– Chiffres records –

L’autorité hospitalière a affirmé avoir admis plus de 70 personnes lors de cette journée de violences tandis que la police avançait le chiffre de 30 policiers blessés. Certains ont été brûlés par un liquide corrosif jeté par les manifestants. Des journalistes ont également été brûlés par ce liquide.

La police a indiqué avoir tiré six fois au total et avoir arrêté 269 personnes, âgées de 12 à 71 ans, arrestations, un chiffre record depuis le début des manifestations.

Les policiers ont tiré le nombre record de 1.400 cartouches de gaz lacrymogènes, 900 balles en caoutchouc, 230 balles en éponge, 190 projectiles en sachet et procédé à cinq tirs de semonce.

A titre de comparaison, la police avait tiré un millier de cartouches de gaz lacrymogènes au cours des deux premiers mois de manifestations.

Mercredi, 96 manifestants interpellés dimanche lors d’une journée de mobilisation particulièrement violente ont comparu devant la justice, accusés d’avoir participé à des affrontements avec la police. Ils sont âgés de 14 à 39 ans.

Les colossales célébrations à Pékin du 70e anniversaire du régime communiste chinois ont été éclipsées par la violence qui a secoué Hong Kong.

Les militants pro-démocratie entendaient profiter de cet anniversaire pour crier encore plus fort leur ressentiment à l’encontre de Pékin, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe "Un pays, deux systèmes" qui a présidé à la rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine en 1997.

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