Prof d’histoire décapité: le message de revendication émanait bien de l’agresseur abattu

 Le message de revendication publié sur Twitter avec la photo du professeur d’histoire décapité vendredi près d’un collège à Conflans-Sainte-Honorine a été publié sur un compte appartenant bien à l’agresseur abattu par la police, Abdoullakh Abouyezidovitch.

« Les investigations ont pu confirmer qu’il s’agissait bien d’un compte appartenant à l’auteur des faits », a déclaré samedi le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse au tribunal de Paris.

La première exploitation du téléphone de l’assaillant, trouvé à proximité de son corps, « a permis de retrouver dans le bloc-notes le texte de la revendication, enregistré à 12H17 ainsi que la photographie de la victime décédée horodatée à 16H57 », a-t-il ajouté.

Abdoullakh A., « né le 12 mars 2002 à Moscou en Russie » et qui bénéficiait du statut de réfugié, a été abattu par des policiers alors qu’il « courait dans leur direction en tirant à cinq reprises avec une arme de poing », a expliqué le procureur.

Selon son récit, trois policiers ont riposté, entraînant la chute de l’assaillant. « Alors qu’il tentait de se relever et de donner des coups de couteau aux policiers, il était neutralisé par les forces de l’ordre », a-t-il raconté, indiquant que son corps présentait « neuf impacts » de balle.

Les policiers ont retrouvé sur lui « un couteau de type poignard, une arme de poing de type Airsoft et cinq cartouches de gaz compatibles avec cette arme ».

Par ailleurs, « un second couteau d’une longueur totale de 35 centimètres, ensanglanté, était découvert à une trentaine de mètres du lieu du crime », a indiqué M. Ricard.

L’assassin du professeur décapité était un réfugié

Le jeune homme, né le 12 mars 2002 à Moscou, « était porteur d’un titre de séjour délivré le 4 mars dernier et valable jusqu’en mars 2030 (…). De nationalité russe et d’origine tchétchène, il bénéficiait du statut de réfugié », a précisé Jean-François Ricard.

L’agresseur, qui habitait à Evreux (Eure) et avait un titre de séjour délivré le 4 mars dernier et valable jusqu’en mars 2030, « était inconnu des services de renseignements sur un plan judiciaire ». « Il n’a jamais été condamné tout en étant connu pour des affaires de dégradation de biens publics et de violences en réunion, alors qu’il était encore mineur », a précisé le procureur.

Par ailleurs, selon M. Ricard, parmi les neuf personnes actuellement en garde à vue figure le père d’une élève du professeur décapité, qui avait notamment appelé sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre ce dernier et à son renvoi de l’établissement après un cours pendant lequel l’enseignant avait montré des caricatures du prophète de l’islam.

« La demi-soeur de cet homme avait rejoint l’organisation Etat islamique en 2014 en Syrie et elle fait, à ce titre, l’objet d’un mandat de recherche par un juge d’instruction antiterroriste », a précisé M. Ricard.

Un autre homme, « connu des services de renseignement » et qui a notamment participé à des vidéos publiées par le père de l’élève, est aussi en garde à vue avec son épouse.

Il s’agit d’Abdelhakim Sefrioui, président d’un soi-disant « conseil des imams de France », ainsi qu’il s’est présenté au chef d’établissement.

L’Elysée a indiqué samedi qu’un « hommage national » serait rendu à l’enseignant décapité. Cet hommage, dont la date n’est pas encore fixée, est organisé en coordination avec la famille..

Emmanuel Macron s’était rendu dès vendredi soir sur les lieux de l’attaque, à Conflans-Saine-Honorine, où il avait dénoncé un « attentat islamiste caractérisé ».

« Tous et toutes nous ferons bloc. Ils ne passeront pas. Ils ne nous diviseront pas. C’est ce qu’ils cherchent et nous devons nous tenir tous ensemble », avait martelé le chef de l’Etat vendredi, lors d’une allocution devant le collège Bois d’Aulne où enseignait ce professeur d’histoire.

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