Nicole Bricq: « Le Maroc est une grande puissance régionale » qui « joue un rôle essentiel dans la résolution des crises »

Dans un entretien accordé lundi 16 juillet à Atlasinfo.fr, la ministre du Commerce extérieur, Mme Nicole Bricq, a souligné que le Maroc « grande puissance régionale », « joue un rôle essentiel dans la résolution des crises ». Pour M. Bricq, le Maroc sait qu’il peut compter sur le Maroc. De même que pour la France. Sur le plan économique, la ministre a assuré que le Maroc permet aux entreprises françaises qui y sont implantées de conquérir de nouveaux marchés.

Nicole Bricq:
Mme La ministre, Quel regard portez sur les relations entre la France et le Maroc, deux pays aux destins communs?

Elles sont, et elles resteront, excellentes. J’ai déclaré, lors de mon voyage, que nos destins économiques étaient liés. Je le crois sincèrement. Lorsqu’une entreprise française s’implante au Maroc, elle doit le faire dans une stratégie qui profite aux salariés des deux rives de la Méditerranée. L’avenir de nos relations, c’est, je le crois, la co-localisation ; les emplois créés au Maroc doivent permettre aux entreprises françaises de maintenir, voire de créer, de l’emploi en France.
Le Maroc est une grande puissance régionale. Il siège au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, il joue un rôle essentiel dans la résolution des crises. Le Maroc sait qu’il peut compter sur la France, notamment lorsque ses intérêts vitaux sont menacés. La France sait qu’elle peut compter sur le Maroc pour être à ses côtés dans les grands bouleversements provoqués par la mondialisation, par exemple sur les questions de réciprocité des échanges.

Vous venez d’effectuer une visite au Maroc les 12 et 13 juillet, la première d’un membre du gouvernement de M. Ayrault. Quel bilan en tirez-vous ?

Positif. J’ai reçu, au Maroc, un accueil chaleureux. J’ai pu m’entretenir avec le chef du Gouvernement et plusieurs Ministres et, ainsi, préparer le volet économique de la XIème Rencontre de Haut Niveau qui réunira, avant la fin de l’année, nos deux chefs de gouvernements.
Les relations entre la France et le Maroc sont anciennes. Notre partenariat relève d’une vraie amitié, et aussi d’intérêts économiques étroitement liés. La France est le premier partenaire économique du Maroc, nos entreprises y sont implantées et y créent des emplois et de la richesse. En retour, le Maroc leur permet de conquérir de nouveaux marchés. Le Maroc est une plate-forme qui permet à nos deux pays d’avoir une vocation mondiale.

Vous avez manifesté la volonté de la France d’accompagner le Maroc dans son insertion dans le marché mondial. Comment et avec quels moyens comptez-vous aider l’économie marocaine pour renforcer sa compétitivité?

D’abord, en accompagnant le Maroc dans ses grands projets. J’ai visité, lors de mon séjour, le chantier du tramway de Casablanca. C’est une réalisation à laquelle la France est étroitement associée et qui va transformer la capitale économique. Ces grandes infrastructures sont évidemment des outils de compétitivité majeurs qui renforcent l’attractivité du Maroc.
Ensuite, en encourageant les entreprises françaises à exporter vers le Maroc et aussi à s’y installer durablement. Nous devons être dans un partenariat gagnant-gagnant et donc accepter les partages de technologie et de savoir-faire qui permettront au Maroc de s’insérer mieux encore dans la mondialisation.
Enfin, en développant de nouvelles coopérations, dans les domaines que le Maroc veut développer par exemple l’agro-alimentaire et l’énergie solaire. Nous sommes également attentifs à la demande de formation professionnelle. J’ai abordé ce point lors des entretiens que j’ai eus avec les Ministres du Gouvernement de Sa Majesté.

Comment la France, premier partenaire du Maroc, doit améliorer son offre pour qu’elle soit plus compétitive face à d’autres concurrents étrangers?

Comme je l’évoquais avec le chef du Gouvernement marocain, le Maroc est très attaché à l’implantation durable des entreprises françaises. Le pays veut, et c’est bien normal, qu’elles jouent le jeu. Il faut que nos entreprises créent de l’emploi, assurent la formation des salariés marocains, développent des technologies performantes, établissent des partenariats avec des entreprises marocaines… Il faut également qu’elles soient à l’écoute des besoins de l’économie marocaine, que leur offre soit en adéquation avec ceux-ci. Bref les entreprises françaises doivent être les meilleures, car une place de premier partenaire n’est pas un acquis, elle se mérite et elle se garde.

Propos recueillis par Hasna Daoudi

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