Le Maroc et l’OCDE partagent leur expérience en matière de réforme de la déconcentration
Le gouvernement du Maroc et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont partagé leur expérience en matière de réforme de la déconcentration, lors d’un séminaire organisé mardi à Rabat, avec comme but de mettre en œuvre la réforme, en retenant les bonnes pratiques et en évitant les obstacles rencontrés dans d’autres pays.
Il a permis également de rendre effectif le dialogue, d’en faire un outil, non seulement, d’échange entre le Maroc et les pays de l’OCDE, mais aussi de concertation entre les parties prenantes au Maroc.
Le dialogue Maroc-OCDE est fondé sur l’appui à la coordination entre les parties prenantes, à savoir interministérielle au niveau national, régional et local entre administration centrale et administration déconcentrée, entre services déconcentrés et services décentralisés, en particulier ceux des autorités régionales, ainsi que sur le renforcement des capacités des acteurs à différents niveaux, administration centrale et déconcentrée.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Réforme de l’Administration et de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader a souligné qu’avec l’adoption et la publication de la charte nationale de la déconcentration administrative, le 27 décembre 2018, le Maroc a franchi un pas déterminant vers la consolidation de la régionalisation avancée et vers la mise en place d’une administration déconcentrée responsable et dotée de pouvoirs de décision, efficace, efficiente et proche des préoccupations des citoyens et des opérateurs institutionnels et économiques.
"Il s’agit d’instaurer de nouveaux modes de gouvernance, de moderniser l’architecture de l’administration de l’État et de restructurer ses représentations territoriales, en lui transférant les compétences et les ressources nécessaires afin de soutenir le chantier de la régionalisation avancée et d’assurer les meilleures conditions d’intégration, de complémentarité, de cohérence et de synergie entre les politiques publiques, sous la supervision du wali de région et du gouverneur de préfecture ou de province, et le contrôle des autorités gouvernementales concernées", a-t-il indiqué.
M. Benabdelkader a, en outre, fait savoir que la réussite de ce chantier nécessite un suivi et une évaluation continus. A cette fin, la commission interministérielle de la déconcentration administrative, instituée auprès du chef du gouvernement, chargée de proposer les mesures nécessaires à l’exécution des orientations générales de la politique de l’État dans le domaine de la déconcentration administrative et d’en assurer le suivi de mise en œuvre, a tenu quatre réunions entre mars et juin derniers. L’objectif est d’accélérer l’élaboration des schémas directeurs des départements ministériels, en vue du transfert des attributions vers leurs démembrements territoriaux.
"Les départements ministériels doivent rendre leurs schémas directeurs d’ici fin juillet prochain, surtout que l’ensemble des administrations est appelé à se conformer au nouveau modèle de déconcentration dans un délai de trois ans", a-t-il ajouté.
Pour sa part, la directrice du centre pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes de l’OCDE, Lamia Kamal-Chaoui a souligné que la réforme de la déconcentration constitue un sujet majeur pour de nombreux pays permettant de révolutionner la vie des habitants marocains, de rapprocher les services publics des usagers et de garantir la cohérence à l’action publique pour s’adapter aux caractéristiques et aux besoins spécifiques des territoires.
"L’OCDE est un partenaire ultime pour aider le gouvernement marocain à aller de l’avant dans la mise en œuvre de la réforme de la déconcentration", a-t-elle indiqué, ajoutant qu’"aujourd’hui, nous allons apprendre et tirer profit des expériences de l’Espagne et du Mexique".
Cette journée a été marquée par la présentation de plusieurs thématiques, notamment la réforme de la déconcentration au Maroc, grands principes, modes de travail et état d’avancement, l’expérience de l’Espagne en matière de mise en œuvre de la déconcentration et un exemple de la réforme de la déconcentration en Amérique Latine, le cas du Mexique.
Ce séminaire a connu la participation des représentants des ministères de la Réforme de l’Administration et de la Fonction publique, de l’Intérieur et de l’Économie et des Finances, ainsi que des représentants des services du Chef du gouvernement.