Le Canada qualifie le référendum syrien de «leurre»

Le Canada qualifie le référendum syrien de «leurre»
Le Canada a qualifié de « leurre » le référendum sur une nouvelle Constitution organisé dimanche par le président syrien Bachar Al-Assad, alors que les violences ont fait 57 morts le jour du scrutin et se sont poursuivies lundi.

«Il s’agit d’un stratagème trompeur employé par le régime d’Assad pour retarder l’inévitable, tout en continuant ses massacres de civils syriens. Le référendum organisé par le régime d’Assad est un leurre. Par ailleurs, c’est trop peu, trop tard», a dit le ministre des Affaires étrangères John Baird dans un communiqué.

Au total, 34 civils et 23 membres des forces de l’ordre sont morts dimanche, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

«M. Assad doit se retirer. Une nouvelle aube doit se lever pour le peuple syrien», a déclaré le chef de la diplomatie canadienne.

Il a promis que le Canada poursuivrait ses efforts «pour ouvrir la voie à une transition pacifique» en Syrie «vers une société où sont respectés les droits fondamentaux de la population».

Plus de 14 millions de Syriens étaient appelés à se prononcer dimanche sur le texte qui instaure le «pluralisme politique» et met fin à l’hégémonie du parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle, mais maintient de larges prérogatives au chef de l’État et permet à M. Assad de rester au pouvoir en théorie encore 16 ans. Selon les militants, le référendum est une réussite uniquement « dans les médias gouvernementaux ».

Le Canada qualifie le référendum syrien de «leurre»
Les Européens abondent dans le même sens. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a indiqué que le référendum était une « sinistre mascarade », alors que son homologue britannique a déploré la poursuite des violences.

« Le vote d’hier n’a trompé personne. Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à ouvrir le feu sur les civils, ce n’est pas crédible aux yeux du monde », a dénoncé le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.

La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a quant à elle exhorté le président syrien à placer les intérêts du pays avant ceux du régime. Elle a également demandé à la communauté internationale de pousser Pékin et Moscou « à changer de position » sur la Syrie, car ils « se mettent en travers des aspirations du peuple » et celles « du printemps arabe ».

La Chine a rapidement réagi et dénoncé ces propos. « Nous ne pouvons pas accepter cela. […] Le monde extérieur ne devrait pas imposer » son plan de sortie de crise au peuple syrien, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei.

L’OSDH affirme que la répression a fait près de 7600 morts depuis le début de la contestation du régime en mars 2011.

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