Cette décision a été annoncée par l’agence officielle saoudienne SPA au lendemain d’une réunion "houleuse", selon la presse, des ministres des Affaires étrangères des monarchies arabes du Golfe à Ryad.
"Les pays du CCG ont tout fait auprès du Qatar pour s’entendre sur une politique unifiée (…) garantissant la non-ingérence de façon directe ou indirecte dans les affaires internes de chacun des pays membres", selon le texte d’un communiqué commun publié dans les capitales des trois pays.
Ils ont demandé au Qatar de "ne soutenir aucune action de nature à menacer la sécurité et la stabilité des Etats membres", ajoute le communiqué en citant notamment les campagnes dans les médias, en allusion à Al-Jazeera.
Cette chaîne, un outil de la diplomatie du Qatar, a toujours exaspéré par son ton les pays de la région et selon les experts, elle s’emploie à soutenir les islamistes et frères musulmans, notamment en Egypte.
Le communiqué souligne qu’en dépit de l’engagement de l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani –lors d’un mini-sommet avec l’émir du Koweït et le roi d’Arabie à Ryad en novembre–, à respecter ces principes, son pays ne l’a pas fait.
Ce mini-sommet, à l’initiative de l’émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, était destiné à surmonter le profond désaccord entre Doha d’une part et Ryad, Abou Dhabi et Manama de l’autre sur la conduite à suivre face au nouveau pouvoir installé par l’armée en Egypte en juillet 2013 après l’éviction du président islamiste Mohamed Morsi.
Le Qatar s’est rangé ouvertement du côté des Frères musulmans qui ont perdu le pouvoir en Egypte tandis que les trois autres pays ont apporté un soutien massif tant politique que financier au nouveau pouvoir égyptien.
Outre ce dossier, le Qatar est soupçonné par ses trois voisins de soutenir les islamistes proches des Frères musulmans dans leurs pays, dont des dizaines ont été condamnés à la prison aux Emirats arabes unis.
La justice des Emirats vient de condamner un Qatari à sept ans de prison. Il était poursuivi pour collecte de fonds au profit d’islamistes dans ce pays, accusés de vouloir renverser le régime.
La crise, qui couvait depuis plusieurs mois, s’était déjà manifestée en février par le rappel par les Emirats de leur ambassadeur à Doha, pour protester contre des propos de l’influent prédicateur islamiste Youssef al-Qaradaoui, accusant Abou Dhabi d’hostilité envers les Frères musulmans.
Le Qatar a regretté la décision de trois de ses voisins, dont l’Arabie saoudite, de retirer leurs ambassadeurs de Doha et affirmé ne pas avoir l’intention de prendre une mesure réciproque.
"Le Qatar regrette et s’étonne" de la décision de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de Bahreïn et "ne va pas retirer ses ambassadeurs dans ces pays", a indiqué le Conseil des ministres dans un communiqué.