Carlos Ghosn passera aussi le nouvel an en prison

La garde à vue du PDG de Renault a été prolongée jusqu’au 1er janvier inclus par la justice japonaise. Il fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt pour abus de confiance.

Carlos Ghosn passera toutes les fêtes de fin d’année en prison. La justice japonaise a décidé dimanche 23 décembre de prolonger sa garde à vue jusqu’au 1er janvier inclus. « Aujourd’hui, la décision a été prise de détenir (M. Ghosn). La garde à vue viendra à expiration le 1er janvier », a annoncé le tribunal du district de Tokyo dans un communiqué. Le PDG de Renault et de l’Alliance Renault-Nissan, dont l’arrestation le 19 novembre avait fait l’effet d’un coup de tonnerre, a fait l’objet vendredi d’un nouveau mandat d’arrêt sur des charges supplémentaires, à savoir abus de confiance.

Le parquet soupçonne ainsi Carlos Ghosn d’avoir « failli à sa fonction de PDG et d’avoir causé un préjudice à Nissan ». Concrètement, le parquet lui reproche d’avoir fait couvrir par Nissan « des pertes sur des investissements personnels » au moment de la crise financière d’octobre 2008, ce qu’il nie selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK. La somme incriminée s’élève à 1,85 milliard de yens (14,5 millions d’euros). Pour résoudre ce problème financier, il aurait obtenu qu’un ami d’Arabie saoudite se porte garant et aurait effectué des virements d’un montant équivalent sur le compte de ce dernier depuis un compte d’une filiale de Nissan. Ce type de délits est normalement prescrit au bout de sept ans, mais la loi permet de suspendre le décompte lors des séjours à l’étranger, nombreux dans le cas de M. Ghosn qui passait seulement un tiers de son temps au Japon.

Toujours à la tête de Renault

Pour le moment, le Franco-Libano-Brésilien a été inculpé le 10 décembre pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen. Les deux hommes sont également soupçonnés de minoration d’émoluments sur la période 2015-2018, pour un montant de 4 milliards de yens.

La longue garde à vue qui a suivi l’arrestation de M. Ghosn, qui séjourne dans une petite cellule dans un centre de détention de Tokyo, a étonné à l’étranger et le système judiciaire japonais s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pendant ce temps, l’alliance Renault-Nissan est dans la tourmente. Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l’unanimité Carlos Ghosn de la présidence de leur conseil d’administration, mais le groupe français Renault l’a maintenu jusqu’à présent à son poste, confiant « à titre provisoire » la direction exécutive à son numéro deux Thierry Bolloré.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite