Algérie: un site d’information « censuré », dénonce sa direction

Les autorités algériennes ont « bloqué » le site d’information Le Matin d’Algérie, a indiqué mardi la direction du journal qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse dans le pays.

Les autorités algériennes ont « bloqué » le site d’information Le Matin d’Algérie, a indiqué mardi la direction du journal qui dénonce une atteinte à la liberté de la presse dans le pays, où plusieurs médias en ligne ont annoncé ces dernières semaines avoir été bloqués.

« La main des censeurs ne tremble pas (…) lematindalgerie.com est la cible d’un blocage en règle. Lapidaire », accuse la direction dans un communiqué disant refuser « l’imposture, les louanges des puissants de l’heure et la connivence intéressée ».

Pour le Matin d’Algérie, ce blocage « est le marqueur de ceux pour qui la liberté de la presse est une simple formalité », de ceux qui « ne conçoivent la liberté de la presse que dans la servitude et le renoncement à l’impertinence ».

Il n’a pas été possible d’obtenir dans l’immédiat un commentaire du ministère algérien de la Communication.

Dans un tweet, l’organisation Reporters sans Frontières (RSF) a appelé mardi les autorités à « cesser de harceler les médias en ligne qui leur déplaisent et de permettre aux Algériens d’accéder de nouveau à ce site d’information indépendant ».

Plusieurs médias en ligne ont fait état ces dernières semaines de blocages en Algérie.

Après Maghreb Emergent et Radio M, le site d’information Interlignes n’était plus accessible en Algérie ainsi que le site DZVid, qui a dit à son tour avoir été « bloqué » par les autorités algériennes.

La direction du Matin d’Algérie dénonce dans son communiqué des « pratiques (…) comme au bon vieux temps » de la part des autorités.

A plusieurs reprises en 2017 et 2019, un autre site en ligne, TSA (Tout sur l’Algérie), qui se présente comme le « premier média francophone algérien sur internet », ne pouvait être consulté en Algérie.

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 début mars et l’arrêt forcé des manifestations du mouvement populaire (« Hirak ») antirégime, citoyens et organisations de défense des droits humains dénoncent une répression qui s’abat, malgré les risques sanitaires, contre des opposants politiques, des journalistes et médias privés mais aussi contre de jeunes internautes qui postent leurs opinions sur Facebook.

Plusieurs journalistes algériens sont actuellement derrière les barreaux.

Parmi eux figurent Khaled Drareni, fondateur du site d’information Casbah Tribune et correspondant de RSF, Sofiane Merakchi, correspondant de la chaîne Al Mayadeen basée au Liban, et Belkacem Djir, de la chaîne d’information privée Echourouk News.

D’autres journalistes font face à des poursuites judiciaires, notamment en lien avec le Hirak.

L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite