"Vous avez besoin d’une chose simple, vous les entrepreneurs: pas de changement de politique économique tous les quatre matins, pas de revirement, pas de fluctuation", a déclaré le ministre, invité de la "Rencontre des entrepreneurs de France" (REF).
"Je suis venu vous garantir ici de la visibilité et de la stabilité dans la politique économique que nous conduisons", a ajouté le locataire de Bercy, en assurant vouloir poursuivre la "politique de l’offre" menée depuis le début du quinquennat.
Le gouvernement a été accusé à plusieurs reprises ces derniers mois d’avoir changé de stratégie économique en optant pour une "politique de la demande" — favorable à la consommation plutôt qu’aux entreprises — sous la pression des "gilets jaunes".
Depuis décembre, près de 17 milliards d’euros ont ainsi été débloqués en faveur du pouvoir d’achat des ménages, entraînant une hausse des objectifs de déficit et de dette publique, actuellement proche des 100 % du produit intérieur brut (PIB)
"L’Etat n’a plus les moyens de sa politique: les 17 milliards qui ont été distribués l’ont été à crédit. Il ne faudrait pas que ce soit récupéré sur le dos des entreprises", a ainsi mis en garde mercredi Patrick Martin, président délégué du Medef.
Face à ces critiques, Bruno Le Maire assure avoir donné "un certain nombre de garanties" en ce qui concerne notamment la baisse de l’impôt sur les sociétés, la diminution des impôts de production et l’allègement du coût du travail.
"Nous ne reviendrons pas sur ces allègements de charges, y compris au-delà de 1,6 SMIC. Nous maintiendrons l’intégralité des allègements de charges, quel que soit le niveau de salaire sur la durée du quinquennat", a-t-il détaillé.
Le ministre a par ailleurs assuré que le cap budgétaire fixé par l’exécutif serait tenu, malgré la hausse du déficit public, qui devrait atteindre l’an prochain 2,1 % du PIB au lieu de 2 %, et 1,2 % en 2022 au lieu du léger excédent initialement prévu.
"Je vois bien aujourd’hui les incitations à ouvrir tout grand les vannes de la dépenses publiques". Mais "plus de dépenses publiques, ce n’est pas la solutions aux difficultés structurelles de l’économie française", a-t-il jugé.