Trump propose d’apaiser la crise entre le Qatar et ses voisins du Golfe

Le président américain Donald Trump, après avoir soutenu l’isolement du Qatar, propose désormais son aide pour apaiser la grave crise qui oppose Doha à ses voisins du Golfe.

Lors d’un entretien téléphonique avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, M. Trump a évoqué mercredi l’idée d’une rencontre à la Maison Blanche pour aplanir les différends.

Cet appel intervient alors que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont accentué mercredi la pression sur le Qatar, trois jours après avoir rompu leurs relations avec leur partenaire du Golfe.

Sans aller jusqu’à demander un changement de régime au Qatar, les deux pays ont exigé qu’il modifie sa politique et réintègre le consensus régional sur les sujets sensibles des mouvements islamistes radicaux et des liens avec l’Iran chiite, grand rival du royaume saoudien sunnite dans la région.

Lundi, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Yémen ont rompu toute relation avec le Qatar, la pire crise diplomatique dans la région depuis des années. Ils ont été suivis par la Mauritanie.

Le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash a déclaré à l’AFP que la question ne portait pas sur "un changement de régime" mais sur la nécessité d’un "changement de politique". Il a accusé le Qatar de se comporter en "champion de l’extrémisme et du terrorisme dans la région".

M. Gargash a énuméré les conditions en vue d’une normalisation avec le Qatar qui a rejeté dès lundi les accusations à son encontre.

Le ministre a demandé à ce pays de cesser d’utiliser sa chaîne Al-Jazeera pour promouvoir "un programme extrémiste", de mettre fin à la présence à Doha de dirigeants des Frères musulmans, de s’écarter du mouvement islamiste palestiniens Hamas et d’agir contre des personnes ayant eu des liens financiers avec des réseaux jihadistes.

Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, qui s’est rendu à Paris et à Berlin, a déclaré mercredi n’avoir demandé de médiation ni à la France ni à l’Allemagne. "Mais nous le ferons dans le cadre du Conseil de coopération du Golfe (CCG)".

Créé en 1981, le CCG, qui regroupe des monarchies pétrolières sunnites contrôlant le tiers des réserves mondiales de brut, comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Emirats, le Koweït et Oman. Ces deux derniers pays n’ont pas rompu avec le Qatar.

Revirement américain

Mardi, le président américain Donald Trump, dont le pays est un allié de Ryad et de Doha, avait jeté le trouble en soutenant dans une série de tweets l’isolement du Qatar qu’il a accusé de jouer un rôle dans le financement de l’extrémisme islamiste. C’est peut-être "le début de la fin de l’horreur du terrorisme", avait-t-il écrit.

Par ces déclarations, le président a instillé un doute sur l’avenir de la grande base aérienne américaine d’Al-Udeid, dans le désert du Qatar, qui joue un rôle opérationnel clé dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Mais, revirement quelques heures plus tard, M. Trump avait souligné qu’un CCG "uni était crucial pour vaincre le terrorisme et promouvoir la stabilité dans la région", lors d’un entretien téléphonique avec le souverain saoudien.

Et mercredi, il a proposé "d’aider les différentes parties à résoudre leurs différences".

La crise dans le Golfe a entraîné une suspension de vols aériens, la fermeture des frontières terrestres et maritimes avec le Qatar, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies qataries et des restrictions aux déplacements des personnes.

Le Qatar s’est montré rassurant quant à la disponibilité de produits alimentaires, en affirmant être en possession de stocks pour un an.

Des habitants paniqués avaient pris d’assaut les supermarchés à l’annonce lundi de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et de l’espace aérien.

(Avec AFP)

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