Syrie : Paris insiste sur la « responsabilité très lourde » de la Turquie et des États-Unis

Turquie et États-Unis portent une "responsabilité très lourde" dans la situation dans le nord-est syrien et plus largement "dans la région", a déclaré mardi le Premier ministre français Édouard Philippe, déplorant des "décisions dévastatrices".

Ces décisions "sont et seront très lourdes de conséquences", a réagi le chef du gouvernement, qui a fait part de son "indignation", après avoir été interpellé à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale sur l’offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, à la suite de l’annonce du retrait militaire américain de la zone.

"La responsabilité de ceux qui ont pris ces décisions sera très lourde dans la région, très lourde dans la façon dont la Turquie de son côté, les États-Unis du leur, auront à nouer des relations et à développer des relations avec des pays de la région et au-delà", a insisté M. Philippe.

Selon lui, ces décisions "remettent en cause cinq années d’efforts de la coalition (internationale, ndlr) dont les Américains étaient le partenaire principal" contre le groupe État islamique (EI). "Nous voyons que le chaos qui a commencé à apparaître va favoriser la résurgence" de l’EI, a-t-il encore déploré.

"Ces décisions sont dévastatrices pour les Forces démocratiques syriennes", dont la principale composante est les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, a encore relevé M. Philippe, saluant "ce que nous leur devons" dans la lutte contre l’EI.

"Dévastatrices pour les populations civiles. Dévastatrices aussi pour la recherche d’une solution politique en Syrie qui s’éloigne un peu plus à chaque avancée de la Turquie", a martelé M. Philippe.

Les relations avec la Turquie "ne sont pas simples et aucune décision prise par le gouvernement turc ne va les faciliter", a aussi admis le Premier ministre, appelant toutefois à "maintenir le dialogue".

Interrogé sur la présence et la sécurité de forces spéciales françaises sur le terrain, M. Philippe a répondu qu’il y avait "quelques conseillers civils et militaires français présents dans le Nord-Est syrien".

"Notre premier objectif, c’est de faire en sorte que leur sécurité soit garantie. C’est ce à quoi nous nous attelons", a-t-il fait valoir.

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