Standard and Poor’s lance un indice des « valeurs catholiques »

La société financière Standard and Poor’s, qui gère plusieurs indices boursiers très suivis comme le DJIA des 30 valeurs de référence de la cote américaine, ou le S&P 500, a annoncé le lancement d’un nouvel indice « des valeurs catholiques ».

Cet indice "est conçu pour inclure les entreprises membres du S&P 500 dont les pratiques respectent les règles de l’investissement socialement responsable édictées par la Conférence des évêques des Etats-Unis", a expliqué S&P dans un communiqué.

L’agence de notation ne fait en revanche pas allusion aux récentes déclarations du pape François sur les excès du capitalisme, lors de son récent voyage en Amérique latine ou dans son encyclique de juin sur le climat.

"Nous suivons les directives de la Conférence des évêques, qui ne prennent pas en compte l’encyclique du pape", hostile notamment aux énergies fossiles, a indiqué jeudi une porte-parole de S&P. "Nous ferons des changements si la Conférence des évêques modifie" ses recommandations, a-t-elle ajouté.

Cet indice exclut d’emblée toutes les entreprises réalisant des bénéfices dans des activités liées à l’avortement ou à la contraception, à la production de programmes érotiques ou pornographiques, à l’armement biologique, chimique ou nucléaire et aux mines, au travail des enfants, et à la recherche liée aux cellules souches.

Toute entreprise réalisant plus de 1% de son chiffre d’affaires dans la diffusion ou la revente de programmes érotiques ou pornographiques est également exclue, de même que celles réalisant plus de la moitié de leur chiffre d’affaires dans la vente d’armes militaires conventionnelles.

Plusieurs valeurs de l’indice vedette DJIA ne respectant pas ces critères n’apparaissent pas dans la liste fournie par S&P des entreprises composant cet indice des valeurs catholiques, qu’il s’agisse des laboratoires pharmaceutiques Pfizer ou Merck ou du constructeur aéronautique Boeing.

Depuis plus de vingt ans la Conférence des évêques américains publie ses principes d’investissement responsable. Dans un document daté de 2003, elle recommande notamment de privilégier des entreprises favorables aux droits de l’Homme, hostiles à la discrimination raciale, soucieuses de justice économique et protectrices de l’environnement, en plus des principes retenus par Standard and Poor’s.

Ses principes s’adressent à tout investisseur catholique, et en particulier aux administrateurs des patrimoines de diocèses ou d’institutions catholiques telles que des Universités.

"Je salue la création de l’indice S&P 500 des valeurs catholiques et soutiens ses règles de sélection. Il est important que les investisseurs aient une mesure représentative des entreprises du S&P 500 qui respectent les règles de l’investissement socialement responsables établies par la Conférence des évêques", a souligné le Père Séamus Finn, un responsable du fonds OIP de la congrégation des Missionnaires oblats de Marie-Immaculée, cité dans le communiqué de Standard and Poor’s.

De son côté S&P, en réponse à une question de l’AFP, a précisé qu’elle publiait également des indices d’investissements conformes à la charia (loi islamique).

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