A l’occasion du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), le chef de l’Etat français a présenté la nouvelle stratégie nationale à l’horizon 2030, qui vise à tirer les leçons de la crise du Covid-19 et du décrochage dans l’innovation en matière de santé.
Ainsi, dans le cadre de ce plan, plus de quatre milliards de fonds publics seront mobilisés pour la recherche, complétés par quatre à cinq milliards de fonds privés.
« Coté recherche, je ne peux pas faire un immense cocorico », a admis Emmanuel Macron en présentant la nouvelle stratégie Innovation Santé 2030 avec l’annonce notamment de la création de grands « clusters » de recherche pour « casser des décennies de déclassement » et de « lourdeurs qui nous ont ralentis ».
« Ce sont quatre milliards additionnels à la loi recherche que nous mobilisons avec évidemment au moins autant du privé: quatre milliards de financement public, en plus de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), quatre milliards du privé, donc c’est une stratégie massive d’accélération de la recherche publique », a affirmé le chef de l’état français. Et c’est « un changement aussi de philosophie, d’organisation, de création d’écosystèmes qui répond notamment aux leçons de la crise », a-t-il ajouté.
Dans ces quatre milliards de fonds publics figurent notamment 400 millions d’euros pour les programmes prioritaires de recherche, 600 millions pour créer des « clusters », c’est-à-dire des sites intégrant recherche, soins, acteurs privés et valorisation industrielle des découvertes.
En outre, 300 millions iront aux infrastructures de recherche (banques de données, cohortes…).
L’Etat va aussi financer plusieurs dizaines de millions pour permettre à de futurs talents de créer leur laboratoire de recherche en France, avec trois à cinq millions chacun, ainsi que 800 millions pour les biothérapies (complétés par deux milliards de fonds privés), 650 millions pour la santé numérique (et 1,5 milliard de fonds privés) et 750 millions pour les maladies émergentes et infectieuses, a précisé l’Elysée.
S’y ajoutent deux milliards d’euros pour les start-up de santé, alloués à travers BPI France (un milliard pour des subventions et des prêts, un milliard pour des fonds d’investissement). Enfin 1,5 milliard d’euros viendront soutenir des projets européens d’industrialisation.
Selon les médias du pays, ce plan répond à l’analyse effectuée par les experts mandatés par le Conseil stratégique des industries de santé, à la demande du Président Macron, qui ont formulé 200 propositions pour « refaire de la France une nation innovante en santé ».