Le Premier ministre soudanais échappe à un attentat « terroriste » à Khartoum

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a échappé lundi à un attentat « terroriste » à la bombe dans la capitale soudanaise Khartoum, selon des responsables et des médias d’Etat.

« Une explosion s’est produite au passage de la voiture du Premier ministre Abdallah Hamdok mais grâce à dieu personne n’a été touché », a écrit Ali Bakhit, le chef de cabinet de M. Hamdok, sur Facebook.

Un responsable du Conseil des ministres a confirmé à l’AFP que « M. Hamdok a échappé à un attentat » en matinée.

« Le Premier ministre a été visé par une tentative d’assassinat mais il se porte bien et a été transporté dans un lieu sûr », a ensuite annoncé la télévision d’Etat, évoquant un « attentat terroriste ».

Radio Om Dormane, une station d’Etat, a indiqué que le convoi du Premier ministre avait été visé par des tirs d’armes automatiques lors de l’explosion, ajoutant que M. « Hamdok a été transporté dans un hôpital ».

Le lieu de l’explosion, survenue à Kober, un quartier du nord-est de Khartoum, à l’entrée d’un pont sur le Nil, a été bouclé par les forces de l’ordre, qui ont immédiatement lancé une enquête.

Les images de deux véhicules endommagés par l’explosion ont été diffusées par la télévision d’Etat.

Dans un communiqué lu par le ministre de la Culture et de l’information, Fayçal Mohammed Saleh, le Conseil des ministres a qualifié l’attaque de « terroriste » sans en désigner les responsables.

– Attentat contre « la révolution » –

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, a été provoqué par une explosion suivie de tirs visant le convoi de M. Hamdok, selon le communiqué.

Il a fait un blessé léger parmi les membres du protocole accompagnant M. Hamdok, a précisé le Conseil, promettant de « faire face avec détermination à toutes les attaques terroristes ».

C’est la « révolution soudanaise qui a été visée par cette attaque (…) mais nous ferons en sorte que cette révolution poursuive sa marche », a souligné le Conseil des ministres.

« Je veux rassurer le peuple soudanais que je me porte bien et que ce qui s’est passé n’arrêtera pas la marche (du Soudan) sur la voie du changement », a écrit le Premier ministre sur Twitter.

A la mi-journée, M. Hamdok a présidé une réunion des dirigeants des Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation qui a conduit au départ de l’ancien président Omar el-Béchir en avril 2019.

Il a ensuite réuni ses ministres pour une réunion extraordinaire, selon l’un de ses aides.

Dans des images de la télévision d’Etat, M. Hamdok est apparu souriant pendant ces réunions et donnant l’accolade aux personnalités venues montrer leur soutien après l’échec de la tentative d’assassinat.

Plusieurs cortèges de manifestants soutenant M. Hamdok ont commencé à sillonner Khartoum, selon des témoins.

Ce sont les FLC qui ont proposé M. Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, au poste de Premier ministre pour la période de transition politique ayant fait l’objet d’un accord en août 2019 entre les militaires et les civils.

Depuis son investiture le 21 août, M. Hamdok s’emploie à relancer une économie en berne, à négocier la paix avec des mouvements rebelles de l’ouest et du sud du pays et à réformer un système politique hérité du pouvoir islamiste d’Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Aux Etats-Unis, un haut responsable du département d’Etat en charge de l’Afrique, Tibor Nagy, a condamné l’attentat, réaffirmant le soutien de son pays au « gouvernement de transition dirigé par des civils au Soduan et au peuple soudanais ».

La mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) a également condamné, dans un communiqué, l’attaque, estimant qu’elle visait « à faire dérailler le processus de transition au Soudan ».

 

 

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