Mondial-2026: Trump affaiblit la candidature nord-américaine (experts)

Avec un énième tweet controversé, Donald Trump n’a pas rendu service à la candidature nord-américaine à l’organisation de la Coupe du monde 2026 de football, jugent vendredi des experts qui voient désormais le Maroc, l’autre projet en lice, tenir la corde.

Pour la première fois, ce jeudi, le président a apporté son soutien à la candidature des Etats-Unis, du Canada et du Mexique et comme souvent, il l’a fait sur Twitter.

"Les Etats-Unis ont mis au point un projet FORT avec le Canada et le Mexique pour la Coupe du monde 2026", a-t-il écrit.

Avant de lancer des menaces à peine voilées à ceux qui ne soutiendraient pas ce projet américano-canado-mexicain.

"Cela serait dommage que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine. Pourquoi soutiendrions nous ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris à l’ONU)", a asséné le milliardaire républicain.

Les responsable d’United 2026, le comité de candidature nord-américaine, n’ont pas officiellement réagi à ce tweet, mais il ne fait pas leurs affaires alors que le Maroc a reçu des soutiens de marque ces dernières semaines, dont celui de la France.

"Je pense que Trump a peut-être coulé la candidature", estime même Andrei Markovits, professeur à l’université du Michigan et co-auteur d’un livre sur le football aux Etats-Unis.

"Dans le monde du sport mondial, il n’y a rien de plus sexy que de se déchaîner contre ces Yankees qu’on aime détester", rappelle-t-il.

"Cela donne aux pays qui n’avaient pas encore fait leur choix un prétexte bienvenu (pour soutenir le Maroc). Beaucoup de pays aiment être en position de balancer sur les Etats-Unis. Si je devais parier, je dirais que c’est le Maroc qui a la main maintenant", assure M. Markovits.

Le Maroc n’a pas dit son dernier mot

Il faudra attendre le 13 juin à Moscou, à la veille du coup d’envoi du Mondial-2018 en Russie, pour savoir à qui la Fédération internationale du football (Fifa) attribuera cette première phase finale à 48 équipes.

Après le retentissant scandale de corruption qui a secoué la Fifa, notamment pour l’attribution en 2010 des Coupes du monde 2018 et 2022, le processus de désignation a modifié en profondeur: les 211 présidents de fédérations-membre voteront, et non plus les seuls 24 membres du comité exécutif.

Le résultat du vote est donc plus difficile à prévoir, mais Jaimie Miller, de New Fifa Now, une association qui a fait campagne pour une réforme en profondeur de la Fifa, anticipe lui aussi une victoire du Maroc: "Je ne serais pas étonné, cela ne me surprendrait pas beaucoup que l’intervention de Trump ait un rôle", souligne-t-il.

"C’est vraiment difficile de prédire ce qui va se passer: il y a d’un côté une option logique, mais de l’autre, il y a des aspects émotionnelles", rappelle-t-il.

La candidature nord-américaine faisait jusque-là figure de grandissime favorite avec ses stades modernes et ses infrastructures.

Mais le Maroc, battu de peu (10 voix à 14) en 2002 par l’Afrique du Sud pour l’organisation de la Coupe du monde 2010, n’a pas dit son dernier mot.

"Le Maroc a beaucoup d’expérience dans les processus de candidature, il sait comment la Fifa fonctionne, il a fait du bon boulot pour faire avancer sa cause", constate Peter Alegi, professeur à l’université de Michigan State et spécialiste de la Fifa.

"Je pense que la xénophobie et l’isolationnisme de l’administration Trump ont un impact négatif sur la candidature nord-américaine, mais il ne faut pas non plus exagérer son importance", conclut-il.

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