Ce rapport, réalisé par une commission parlementaire composée de 12 députés en vertu de l’article 40 du règlement intérieur de la Chambre des représentants et en réponse à une demande des groupes parlementaires de la majorité, indique que chaque prisonnier a droit à une superficie de 1,2 mètre carré, tandis que les normes internationales en la matière avancent un minimum de 9 mètres carrés pour chaque détenu et que dans un certain nombre de cas, 56 prisonniers partagent une superficie se situant entre 3 et 5 mètres carrés.
Face à cette situation, il est "difficile d’évoquer la possibilité d’accorder aux détenus leurs droits élémentaires tels que inscrits dans les législations nationale et internationale", note le rapport qui se réfère aux données recueillies par la commission, précisant que le surpeuplement à la prison de Oukacha est du en grande partie à "la détention provisoire" qui concerne 80 pc des détenus, au retard enregistré dans le jugement des affaires, à la non-application de la liberté conditionnelle et à l’absence de normes objectives dans la procédure de Grâce.
La commission parlementaire a relevé, en outre, un manque d’infrastructure de base dans la prison et l’absence des "conditions de santé adéquates" ainsi que la qualité de la nourriture qui laisse à désirer. En dépit du budget important alloué à la restauration, les prisonniers comptent principalement sur la nourriture qu’ils reçoivent de leurs familles, déplore le rapport qui fait état par ailleurs de disfonctionnements liés aux programmes de formation et de réinsertion, à "l’absence d’une stratégie claire, d’objectifs spécifiques et de délais fixés pour les cursus de formation et à l’exécution des programmes.
La commission a noté également que le nombre des ressources humaines employées dans la prison (517 employés) ne suffit pas à dispenser des services en comparaison avec la moyenne internationale qui est d’un employé pour trois prisonniers, outre l’absence remarquée de formation de ces employés, particulièrement dans les domaines des droits de l’Homme et des normes internationales de traitement de prisonniers, ainsi que la nécessité d’améliorer leur situation financière et morale.
Un certain nombre de recommandations ont été formulées par la commission, à savoir la nécessaire mise en oeuvre de mécanismes de contrô le selon le principe de la reddition des comptes, l’application du principe de responsabilité et de sanction dans les cas de violations et d’abus et l’adoption de mesures nécessaires pour l’ouverture d’une enquête sur la corruption dans les établissements pénitentiaires en général et la prison de Oukacha en particulier, souligne en substance le rapport..